lundi 29 décembre 2014

Les androïdes rêvent ils de moutons électriques

blade runner

Un futur proche…. une proposition de possible (passé depuis 25 ans)

 

Blade runner : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

Dans un futur proche, post-apocalyptique, la planète est ravagée par les conséquences d’un conflit nucléaire suffisamment limité pour laisser survivre quelques humains toujours organisés en nations nourries à la publicité ainsi qu’à la télévision, mais assez cataclysmique pour avoir éradiqué presque toute sorte de vie sauvage.

Une araignée vaut de l’or, un chat domestique est une rareté. Le système solaire a été colonisé, plus par dépit que par motivation de repousser la frontière. Les hommes ont développé des séries d’androïdes parfaitement homomorphes. C’est un des rares domaines ou le progrès semble encore sans limite.

Ces machines dépassent l’homme dans la plupart de ses aptitudes sauf l’empathie, qui est leur véritable talon d'Achille.

Leur présence sur terre est sévèrement contrôlée et règlementée. Une nouvelle sorte d’androïde, le Nexus 6 est une créature presque parfaite. Douée de conscience, d’agressivité, de sentiments, les androïdes ont fui le destin d’esclave qui leur était proposé sur mars pour immigrer clandestinement sur terre et tenter de se fondre dans la population.

jeudi 25 décembre 2014

Un soir à Paris

bureau hausmannienJe me marie demain. Ce soir, je pars retrouver mon fiancé à Grenoble. Francis, c'est mon amour. Un beau brun aux cheveux bouclés qui lui tombent sur les épaules. Torse nu, il a des airs de Morisson. Il déteste que je le lui dise, ça l'agace et ça m'amuse. Il s'obstine à se composer un style rebelle, qui ne lui va pas du tout. Francis, c'est un homme d'une telle douceur.

C'est le tout premier amant qui m'ait réconciliée avec le sexe. Avant lui, je croyais que l'orgasme n'était qu'un mythe. Le plaisir ne m'était pas inconnu et ma première fois avait été une réussite qui aurait pu donner le ton de ma vie sexuelle et érotique. La suite a été plus décevante et parsemée de fastidieuses séances de pelotages plus ou moins acrobatiques, souvent ennuyeuses et rarement marquées par le désir ou la folie. Puis, j'ai trouvé Francis.

Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans. Sa sœur, une de mes nouvelles amies m'avait invitée à un concert où il était musicien. Il n'est pas fréquent de croiser un homme, harpiste concertiste. J'ai immédiatement voulu le connaitre. Le soir même, il me faisait visiter son appartement. Le lendemain, nous partagions notre petit déjeuner, moi revêtue d'une de ses chemises en laine de montagne. je suis tombée amoureuse de lui.

Nous sommes tous deux Grenoblois. Nos parents travaillent dans le même hôpital. Il est si grand que personne là-dedans ne se connait vraiment.

J'ai été contrainte d'accepter un emploi sur Boulogne, lui est revenu en Isère. Nous avons du mal à vivre notre séparation. Je me sens seule dans cette ville. Je ne connais personne, je ne suis pas du Nord. Je n'ai pas envie non plus de nouer de contacts . je n'y resterai pas. Les montagnes me manquent. Nous avons décidé de nous marier. Tout le monde est heureux. On fera ça à Uriage, comme toutes nos fêtes de famille.

Je suis épuisée de ma semaine , les contrariétés des clients, la mesquinerie des collègues, la monotonie des journées. Pour gagner du temps ce soir, je me suis rendue au bureau avec ma valise. Elle n'est pas bien grosse, suffisante pour contenir mes affaires de trois jours. Je n'ai pas échappé aux remarques de l'autre pie. Nos sommes assises face à face, séparées par un écran d'ordinateur et une pile de dossiers qui grandit chaque jour. J'ai été embauchée en septembre dernier pour faire la même chose qu'elle et soulager sa charge. Le recouvrement est une activité qui ignore la crise. J'aurais voulu être journaliste, mais je n'ai rien trouvé de suffisamment rémunérateur dans le secteur. J'y ai pourtant mis du mien... vous pouvez le croire. Je me suis accrochée à la moindre proposition de pige, j'ai fait tapisserie dans tous les endroits où il fallait absolument être vue. J'ai écrit, écrit, toujours avec l'espoir qu'un de mes papiers soit enfin accepté. J'étais prête à tout,

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mercredi 24 décembre 2014

Saul le tourneur

" Saul ne dit rien ce jour -la; car pensa t il "c'est par hasard, il n'est pas pur, certainement, il n'est pas pur". 

 

11634RLe soleil est sur le point d’apparaitre. A l’heure timide où le silence se fait, la nuit n’est plus; le jour pas encore déclaré. Les oiseaux des premières lueurs se sont tus. les feuillages s'immobilisent. les hommes, épuisés de leur longue veille somnolent assis en silence. le monde retient son souffle, suspendu à l'instant ou poindra la toute première flamme, celle qui enflammera le ciel. Saul était lui aussi installé dans le silence. Il attisait les braises en mâchonnant un os de poulet de la veille. Ce serait le premier jour sans pluie depuis qu'ils avaient tous ensemble quitté les montagnes. Saul était un voyageur. Il avait fait sa famille de cette bande de barbares. Ils l'avaient accueilli sans jamais lui poser la moindre question à propos de l'histoire qui les avait conduit parmi eux.

Il n'était pas des leurs, il ne le serait jamais. C'était un peuple sans histoire, ou plutôt qui ne semblait pas s'y intéresser. Ils ne connaissaient leurs ancêtres uniquement par les noms des arbres pour les plus modestes, des forêts et des montagnes pour ceux à qui ils attribuaient le plus de prestige. Leur notion du temps était diffuse. Pour eux, la mémoire se comptait en saison, en année heureuse ou de misères. Leurs divinités, aux noms étranges étaient plus nombreux encore que les membres de toutes les tribus. Ils ne les craignaient ni les vénéraient. Ils étaient simplement les dieux qu'ils se contentaient de nommer sans leur attribuer de pouvoirs particuliers.

Chacun était responsable d'un groupe de femmes et d'enfants qui tous restaient libres de partir se placer sous la protection mais jamais l'autorité d'un autre.

lundi 22 décembre 2014

Le potentiel érotique de ma femme


Quand l’auteur sacrifie l’histoire au seul style……..En pleurs


Dire que l’écriture de David Foenkinos est jubilatoire est presqu’un euphémisme. Elle porte en fait à la contagion.
Il en fait un peu trop parfois et pourrait quelque fois faire preuve de plus de simplicité. Il me fait penser à certaines personnes qui surjouent le personnage du pitre de repas du dimanche afin de mieux masquer leur mal être et leur tristesse intime… Le clown serait il triste ?
Le style est tout d’un même un régal ainsi qu’une inépuisable mine d’anti-clichés.
L’histoire est étrange. je n’ai pas bien compris comment Foenkinos trouvait matière à écrire un roman complet sur le sujet.

Nocturne d’un chauffeur de taxi

Premier texte d’un recueil collectif de nouvelles Coréenne.
Auquel, sans la moindre hésitation j'accorde 5 *****
Kim Ae-ran
Il a atterri à Séoul, où il conduit chaque jour et chaque nuit  un taxi pour le compte d'une société qui ne le nourrit pas .
C'est un homme simple, sans éducation, Sans caractère ni volonté non plus.Il n'est pas méchant,Mais il boit, par faiblesse,Conscient du fait qu' il ne vaut pas grand-chose.
D'erreurs en bévue  il a tout perdu . sa famille l'a rejeté sa mère en est morte après qu'il ait stupidement  perdu la maison familiale. il s'est fait dépouiller de to même de e sa dignité .
Un jour, Il a rencontré une femme, Jeune, Jolie, Chinoise d'origine coréenne, sans-papiers, sans visa…Dont l'histoire est tout aussi dramatique et triste que la sienne. Elle trime,Esclave moderne pour rembourser le prix de son voyage et celui de sa sœur qui a dû repartir en Chine  un œil en moins sans la moindre indemnité . elle a fini par contracter un cancer de l'estomac, après avoir absorbé Les aliments infectés par le produit de nettoyage toxique Avec lequel on lui demandait de travailler tous les jours.
Ils se sont marié comme on s'accroche à une planche en plein naufrage. puis elle est morte . son existence  ne comptait pas .  il ne sera jamais si elle l'a aimé il en doute. Elle lui a juste laissé les cassettes qu'elle a patiemment enregistré une après l'autre pour qu'il apprenne le chinois. il rêvait de partir en Chine ,  avec sa jolie femme ,  pour lui c'était l'eldorado .
Mais elle n'est plus qu'une voix qu'il entend  chaque nuit dans son taxi. 

«Où est ma place » se répète t il et entend t il inlassablement.taxi séoul

Quotidien destructeur de tous ceux qui ne sont pas nés du bon côté de la route,Dans une société coréenne impitoyable.
En Corée, on « entre en littérature » non pas grâce à un « premier roman » mais avec une nouvelle, dès lors qu’elle est remarquée, primée par les grands quotidiens ou les très actives revues littéraires. Dans ce recueil édité en France par Philippe REY nous nous confrontons aux   multiples aspect  d'une Société dont la dureté  et les règles nous échappent, mais qui à lui seul  vaut bien  n'importe quels voyages.
  • Date de parution : 24/04/2014
  • ISBN : 9782848763941
  • 14.5 x 22
  • 240 pages
  • 17.50 €



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vendredi 28 novembre 2014

Vendredi soir chez les Becker

c'est drole... Becker est le nom de ma grand tante... un peu salope, mais tres convenue.. je dois dire que je n'ai pas été décu...
un couple de bobo bien friques.. il faut du pognon pour habiter boulevard raspail, qui s'emmerde et décide de s'encanailler.
mais on nait libertin on ne le devient pas.. sauf les femmes, mais c'est une autre histoire..
Il veut du piment.. il va s'en prendre une belle dose au fonds du cul...
la fin est savoureuse, mais tout aussi convenue que ma grand tante... finalement je comprends pourquoi le gars se faisait chier.. j'aurais juste imaginé une fin un poil plus réaliste.. et psychologiquement plus saignante..mais ca.. c'est ma vision un peu trop réaliste de l'humain..A lire avec deux mains...sans avoir peur de la  conscience moralisante.. tres bonne écriture ceci dit...perso, j'ai adoré...

samedi 22 novembre 2014

l'inventaire de mes rêves

Gustave Adolphe Mossa - Elle 1906



Un professeur fatigué avec une plume en or,
Un homme vide avec une bouteille humiliée,
Une femme légère avec une jupe rieuse,
Un soleil odorant sous un arbre brûlant,
Un médecin de bois avec une lanterne pressée,
Une louve rieuse avec une lune blessée,
Un légionnaire assoupi avec une chinoise ivre,
Un danseur de tête avec un chasseur de cordes,
Une loutre zélée avec un percepteur effrayé,
Une épouse fidèle avec une chienne triste,
Un moulin à poulet avec un café rôti.


dimanche 16 novembre 2014


Encore un regard avant de partir.

Par Francisco Varga



Églantine, est j'en suis sûr, la plus jolie femme qu'il m'ait été donné de croiser de toute mon existence. C'est une magnifique fée brune aux longs cheveux soyeux qui descendent avec grâce sur ses reins. Ses yeux en amande se plissent de façon mutine quand elle sourit, laissant paraitre deux fines rides d'expression au bord ses paupières, et rendent son regard hypnotique. Les traits de son visage sont si doux que je ne sais me rassasier de la contempler. J'ai besoin d'effleurer ses lèvres, l'arête de son nez, le contour de ses oreilles, l'arrondi de ses pommettes. Je ne m'en lasse pas et j'aime la voir paisiblement s'assoupir puis s'endormir sous la caresse imaginaire du bout de mes doigts. Ses paupières closes, sa respiration ralentit, son expression se détend, je sais qu'à ce moment, elle a cessé de feindre pour entrer en sommeil. Juste éclairée par une petite veilleuse bleue qui, me dit-elle, la rassure, je la contemple en silence. Submergé d'amour, je sens mon cœur battre plus vite et je sais qu'à cet instant peu d'hommes sur terre sont plus heureux que moi. Elle m’a choisi pour partager chacune de ses nuits.
Frileuse, elle dort souvent simplement vêtue d'une de mes vestes de pyjama et de ses chaussettes en laine blanche. Elle aime garder ses jambes libres et nues.
Agitée, elle bouge beaucoup au plus profond de son sommeil. Elle se tourne, se retourne fébrilement, et parfois se recroqueville comme si elle cherchait à retrouver l'antre douillet d'avant sa naissance. Au cœur de la nuit, je l'entends prononcer des mots que je ne comprends pas. Elle rêve et se bat contre des démons qu'elle est la seule à voir derrière ses paupières closes.
Elle sursaute, ses jambes se tendent. Elle est engagée dans une bataille contre les ombres qui l'entourent. Sorti de sa gorge, issu du creux de son ventre, un cri rauque s'achève en gémissement.
Bras en croix, allongée sur le dos, quelques boutons de sa veste se sont détachés, dévoilant un de ses seins, rond comme un petit melon savoureux. Je le devine à peine. À la voir si belle et désirable, je suis ému. J'imagine le trouble d'un Vermeer, qui de l'inlassable caresse de son pinceau laissait frémissante la peau de cette jeune fille inconnue, qu'une simple perle fichée dans le lobe de son oreille à rendue immortelle.
J'aimerais poser mes lèvres sur ses larges et claires aréoles, appétissantes comme une fragile friandise. Je retiens mon geste. Je ne veux pas l'éveiller. Je goute cet instant d'éternité ou enfin immobile, ses cheveux défaits s'écoulent comme un torrent de montagne dans la nuit.
Le temps d’un répit dans son combat nocturne, sa poitrine apaisée se soulève lentement au rythme silencieux de son souffle régulier. La texture de sa peau est délicate au point que je pourrais imaginer distinguer chaque battement de son cœur. Des draps hirsutes qui ne la couvrent presque plus, dépasse une de ses cuisses nues.
Ses jambes, ce soir, me semblent immenses. Sous ses mollets nacrés, se dessine la fine attache de ses chevilles que je devine au travers de la laine de ses chaussettes.
Je me souviens que le jour où je l'ai pour la première fois aperçue dans la rue c'est de l'agile nervosité de sa silhouette de danseuse dont je suis tout d'abord tombé amoureux. Elle était court vêtue ce jour-là. J’ai su plus tard que ce n'était pas son habitude. À la différence des dizaines de femmes que j'avais consommées, je l'ai tout de suite adorée, gravant dans ma mémoire l'image de sa démarche surnaturelle. Je ne savais pas que ce jour-là, nous nous rendions au même endroit, et que ce hasard changerait le cours de ma vie. J'ignorais qu'une femme, si jolie fut elle, pouvait toucher mon âme par le seul équilibre parfait de sa silhouette.
On dit que chaque femme est toujours consciente du regard que pose le désir sur elle. Je crois pour ma part que séduire et attirer l’attention des hommes est une condition de la féminité. Nous avons tous deux parfois évoqué l'instant de notre rencontre. Elle m'a inlassablement assuré ne pas s'être rendu compte de quoi que ce soit. Dois-je la croire ?
Je n'ai jamais été le genre d'homme de celles que j'ai su désirer. Les femmes dont j’aurais pu être amoureux ne m’ont jamais remarqué. J'ai pris l'habitude de n'être qu'un simple numéro de téléphone, un anonyme interchangeable pour les innombrables coups d'un soir qui ont constellé mon existence de chasseur à l'affût.
Ma rencontre avec églantine a été d'une telle banalité qu'elle devait probablement se répéter à l'identique, au même moment, des milliers de fois dans le monde.
Un vernissage ;
Beaucoup d'invités, beaucoup de bruit ;
Bises à l'artiste ;
« comment vas-tu ma chérie ? »
Un buffet impossible à approcher ;
Elle est seule, discrètement posée ;
Je me bats pour saisir deux coupes ;
J'hésite ;
Elle est toujours seule ;
Je me lance ;
  • vous n'y arriverez pas si vous restez aussi sage et polie. Ça vous tente ? J'ai un verre de trop.
  • Merci, c'est très aimable de votre part.
  • Oh, j'ai oublié de me présenter, moi c'est Vincent.
  • Enchantée, Vincent, me répond-elle en souriant de sa bouche perlée, moi c'est Églantine.
  • Vous connaissez l’artiste ?
  • Un peu, pas vraiment, j’ai vu des affiches dans le quartier et je me suis dit que ca devait être amusant. C’est mon premier vernissage. Je viens d’arriver sur paris.
  • D’où venez-vous ?
  • De Grenoble et vous ? vous êtes parisien ou débarqué comme moi de votre province ?
  • Je suis parisien depuis toujours, et encore, j’ai du mal à franchir la seine pour me rendre sur la rive droite.
  • Vous pensez que nous pourrons gouter aux petits fours ? ils m’ont l’air délicieux. Mais il faudrait une arme pour s’approcher du buffet. Vous avez ca sur vous ?
  • Peut-être une baguette magique, mais on pourrait tenter de crier au feu….
Notre échange se poursuivit pendant une heure sur un mode tout aussi ordinaire. Il n’y avait plus rien à boire ni à manger et l’exposition se vidait, tandis que le brouhaha mondain s’atténuait peu à peu.
Deux numéros de téléphone échangés ;
Un coup de fil le lendemain ;
un dîner;
puis un verre;
une nuit;
un réveil à deux un samedi matin;
puis un dimanche et finalement deux amants qui ne parviennent plus à passer du temps l'un sans l'autre.
Entre nous, tout s'est déroulé très rapidement. Notre histoire aurait pu débuter comme n'importe qu'elle coucherie ordinaire. Comme la plupart de mes aventures précédentes, la plupart sans suite et souvent sans plaisir. Mais, je savais que ce serait elle.
La toute première fois que je la pénétrai, je ressentis qu'elle m'accueillait dans son corps, dans sa vie et dans son âme. Églantine était le premier être que je connaissais réellement. Au-delà de ma jouissance, j'expérimentais enfin l'orgasme. Non pas le simple réflexe libérateur de la tension de mon désir, ni l'aboutissement épileptique du frottement régulier de nos muqueuses humides, mais une vague de sensations inédites, qui me submergeaient me laissant pantelant. je recherchais le contact avec la moindre parcelle de sa peau. Mes mains se nourrissaient de la douce chaleur de son épiderme. Je ne me rassasiais pas de l'odeur de sa sueur. Je trempais mes doigts en elle pour me délecter du goût de nos sécrétions mélangées au gout de cannelle poivrée. Son sexe brulant et inondé palpitait en se resserrant et m'aspirant comme la bouche avide d’un nouveau-né. Je ne voulais plus seulement lui faire l'amour, mais l'investir totalement. J'éprouvais un bonheur d'une si profonde plénitude que je sentais monter à mes yeux des larmes impossibles à réfréner. À cet instant je ne ressentais pas la moindre gêne, ni le besoin non plus de devoir me contenir. J'éclatais en sanglots sans comprendre ce qu'il se passait au fond de moi. Ses jambes enserraient mes hanches, avec violence ses mains crochetaient mes flancs, son corps s'écartelait pour m'accueillir toujours plus profondément. Sa voix m'encourageait sans retenue aucune, elle expulsait de son ventre des mots qui s'achevaient en cris désarticulés. Relavant la tête, sa bouche cherchait la mienne, sa langue me léchait le visage, le cou, tout ce qui de moi était à sa portée. J'ai longtemps gardé sur le haut d'un de mes bras la trace de sa morsure au sang. Quand je m'endormis, le nez enfoui dans la masse abondante de sa chevelure sombre, je savais que c'était elle, que sans le savoir, mon existence n'avait été qu'une quête et que celle-ci était enfin achevée. À présent, me disais-je, la vie pourrait s'arrêter, j'aurais vécu.
Dans le silence de cette nuit, je contemple le corps d'églantine que me dévoilent par fragments les sursauts de son sommeil agité. À quoi pense-t-elle ? Quels cauchemars l'effrayent au point de déformer son visage désormais presque méconnaissable ? Le combat contre ses démons intimes semble avoir repris. Ses gémissements s'accentuent, hésitants entre plaintes et râles de plaisirs. Je ne parviens pas à discerner sur quel registre elle s'exprime, peut être les deux à la fois. J'aurais payé cher à cet instant pour pouvoir m'immiscer au cœur de ses pensées.
Sa main repose sur son pubis. Églantine me semble plus grande qu'à l'habitude, à moins que notre lit soit plus petit, non, ce n'est pas possible. L'obscurité doit me jouer des tours.
Son majeur s'introduit entre ses deux lèvres sombres, presque violettes. Son sexe avec lequel j'entretiens une discussion quasi quotidienne est de la couleur de celui d'une femme noire. la clarté rosée de son intimité contraste avec la fine découpe de sa vulve qui s'ouvre sur deux pétales plissés comme une rose d'automne.
Je ne veux pas l'interrompre ni la réveiller, tandis que son doigt s’anime avec lenteur. Je l'observe passionnément, ivre de ses senteurs profondes que j'imagine respirer. Pour la sentir, il faudrait que je m'approche au plus près. Cette simple vision que je surprends à son insu m'emplit de tant d'émotion que je ne ressens pas le besoin de contenter d'autres sens que ma vue. J'ai toujours été voyeur et cet abandon inconscient m'ouvrait une fenêtre sur une Églantine dévêtue de tout artifice. Nous aimions comme beaucoup d’amants nous offrir le spectacle mutuel de nos caresses solitaires. Mais sous le regard symétrique et complice de l’autre,cherchant plus à nous exciter mutuellement qu'à atteindre notre propre plaisir.
Les draps rejetés, le corps d'églantine se contorsionne en une pose indécente. Sa main crispée sur son sexe, elle appelle, hurle des sons où je crois distinguer mon prénom. Je m'approche de son oreille et doucement murmure.
  • Shhhhht... Calme-toi ma fée, je suis là, tout près de toi. Je serai toujours la.....
Je sens le sommeil m'engourdir et m'emporter sans que je ne puisse résister. Je ne voulais pas dormir, mais rester éveillé près d'églantine. Peu à peu, inexorablement, le silence de l'obscurité m'envahit. Je m’évanouis dans le néant.
Églantine est en nage. La porte de sa chambre vient de s'ouvrir. Elle se réveille du hurlement qu'elle pousse du fond de sa gorge. Désorientée, elle aperçoit une silhouette que de ses yeux myopes elle a du mal à discerner.
  • Tout va bien, Madame Chopin ? Je faisais mon tour et je vous ai entendue, vous n'arrivez toujours pas à dormir ?
  • Tu es la Vincent ?
  • Mais non Madame Chopin, vous savez bien où vous êtes. Vous avez besoin de parler ? Prenez donc un verre d'eau.
L'infirmière recouvre les jambes d'Églantine, porte un gobelet à sa bouche et rassurante soutient son dos pour l'aider à boire. Ses lèvres sèchent s'humectent lentement. Ses mains tremblent, ses cheveux sont défaits et lui barrent le visage.
  • Vous avez de si beaux cheveux, Madame Chopin, je voudrais tant avoir les mêmes à votre âge, lui dit l’infirmière rassurante en lui caressant la tête.
  • Il était-là, j'en suis sure. Il était là, avec moi. J'ai senti son odeur, j'ai entendu sa voix.
  • Calmez-vous, calmez-vous... C'est normal dans votre état et avec le traumatisme que vous avez subi... C'est normal d'avoir des hallucinations. Vous n'avez pas encore fait le deuil de votre époux. Ce sera long, mais ça viendra... Je demanderai au médecin de vous recevoir demain matin après le petit déjeuner, il faudra peut-être ajuster votre traitement. Vous avez été mariés combien de temps tous les deux ?

  • Quarante-sept ans, cela faisait presque cinquante ans que nous vivions ensemble... nous ne nous sommes jamais quittés plus de deux jours. Mais il était la, près de moi. J’en suis sure…   

mercredi 5 novembre 2014

Ma journée a l hopital

Du fait de mon âge, qui me range à présent dans la catégorie des hommes murs, je suis désormais contraint de faire réviser périodiquement quelques options indispensables à mon bon fonctionnement....
je me rends Donc à l’hôpital sur injonction de mon toubib pour une joyeuse journée de tête à tête avec l'administration de l'assistance publique des hôpitaux de paris...
- C'est pour quoi ?
J'ai rendez pour un scanner, un IRM, un Doppler et une scintigraphie.
la fille de l’accueil me regarde comme si je lui avais demandé de me montrer ses seins, forts attirants au demeurant, mais la n'est pas la question.
- attendez dans la salle d'attente.
moi les hôpitaux je connais....On n'y est pas un client ou même un usager, mais un patient... alors, un patient, ça patiente...j'avais tout prévu...
Un ordinateur. ma liseuse avec environ 1500 bouquins à lire dont l'intégrale de Victor-Hugo et la traduction en flamand de la retranscription du procès de Nuremberg, et bien sur mon smart phone...
tout cela chargé à bloc. et révisé comme pour affronter une expédition polaire.
Je choisis de m'attaquer a "la femme de papier" de Françoise REY.. pour ceux qui l'ignorent, c'est délicieusement cochon et moi j'adore.. mais ça vous le savez déjà.
Une heure après, en pleine séance de sodomie surprise (littéraire bien sur) - une infirmière ou une aide soignante, bref une jolie dame en blanc noire de peau... me demande..
- c'est pour quoi vous, qu'est ce que vous attendez ?
Je lui répète ma liste.. et me replonge dans ma lecture rafraîchissante des que celle ci a tourné les talons..
une heure plus tard....
une deuxième dame en blanc.. toute pale, m'informe qu'il me faut passer au 3 ° étage pour m'inscrire..
A quoi ? je n'ose pas poser la question de peur d’atterrir dans un bureau où je risquerai d'être séquestré par un des nombreux fournisseurs que j'ai vu défiler ce matin...
tout le monde est en pause café, mais la machine à café est en panne.
Bref, je savais à quoi m'attendre et le xanax me permet de rester assez zen...
3 H 30 après l'heure de mon rendez vous une infirmière vient me chercher et me conduit dans une cabine, me demandant de me déshabiller.
- euh ... je me déshabille comment ?
- ben vous vous déshabillez quoi ... c'est pas compliqué à comprendre.
me fait elle d'un doux accent picard qui me donne l'impression qu'elle veut me mettre une tarte au passage.
comme je suis assez lâche, plutôt craintif de nature et que la dame est solidement charpentée, je m'exécute.
10 minutes plus tard, alors que je patiente dans la cabine, j'entends toquer à la porte....
— mais que faites vous M. Varga, on vous attend depuis 10 minutes...
La je suis sidéré par la mauvaise foi du personnel. et outré, je sors de mon refuge.. et la ... stupeur.
— mais enfin, ça va pas du tout monsieur, on ne vous a jamais demandé de vous déshabiller complètement.
— comment ça, j'ai posé la question, et c'est ce que j'ai compris...
— mais remettez un slip enfin...
et oui... j'étais tout nu... et complètement frigorifié sur le lino amianté de l’hôpital, devant un bonhomme hilare et une dame scandalisée par ma bêtise... je précise que je n'étais pas en érection.... mais bon.....
L’infirmière me tend une blouse médicale. Vous savez, celles dans lesquelles on se sent très con et qui vous laissent le cul à l’air comme les astronautes cobayes du programme Gemini dans l’étoffe des héros….Pas plus que les mexicains, les picards ne sont perméables à l’humour… ceux qui ont vu le film comprendront… les autres demandez à vos grands-parents.
Je me sentais moins gené quand j’étais totalement à poil. Je n’avais pas la même sensation de liberté que face au coucher de soleil sur l’île du Levant certes, mais la nudité ne m’a jamais vraiment posé de souci.
Du coin de l’oeil, j’observe l’interne qui ne peut plus faire semblant de ne pas se marrer. J’ai l’impression qu’il passera un sale quart d’heure s’il se fait choper par l’infirmière.
C’est toujours comme ça à l’hôpital. On s’attend à tomber sur une salle de garde en délire comme dans un dessin de Dubou, mais dans la réalité on est bien souvent plus proche de l’ambiance de l’antichambre du parloir de la santé.
Tout le monde à des histoires salaces à raconter sur ses hospitalisations. Tout le monde, sauf évidemment, moi.
Je ne vais pas vous la faire Caliméro…. Ça fait longtemps que ca ne fonctionne plus et que j’ai banni ce numéro de ma panoplie de séducteur. Mon sens du ridicule a quelques limites… pas beaucoup, mais quand même.
La grande dame, elle doit me dépasser d’une demi tête, ne dissimule plus du tout les sentiments que je lui inspire. Elle me jette un regard aussi dénué d’humanité que celui que pourrait recevoir la croupe d’une Bimbo qui s’aviserait de traverser le quartier du Mariais en début de soirée au mois de juin. Bref… vous avez compris… ce n’est pas avec elle que j’aurais l’opportunité de connaître les plaisirs simplement consacrés par la morale familiale pour tous…
Les fesses au frais, je m’installe sur le matelas en plastique revêtu d’un drap de papier hygiénique. C’est froid, ca colle, et c’est assez léger pour toujours s’immiscer dans les recoins les plus incongrus de votre anatomie.
Vous mettez votre casque s’il vous plaît…..
Je mets mon casque ? Oui ?
On peut pas commencer si vous mettez pas votre casque…
Ah mon casque ? Mais c’est quoi ?
Ben devant vous… le casque quoi… vous le mettez sur les oreilles….
Ah les écouteurs ? Je me demandais justement à quoi ca servait.
Ben c’est un casque … vous le mettez sur les oreilles….
Je précise qu’à cet instant, je me sens minuscule sous une machine qui pourrait être assez grande pour faire de moi une chipolatta industrielle et qui doit bien coûter son million d’euro…J’espère qu’on ne trouvera rien du tout… mais au prix de l’examen, je me surprends à en être presque désolé par avance.
Obéissant et très impressionné par la scène, je m’exécute et chausse le fameux accessoire sans comprendre pourquoi, ce qui ne manque pas de m’ajouter une petite dose de stress supplémentaire…. Je sens une goutte de sueur se former à la base de mon périnée et me vient une furieuse envie de me gratter la zone pulvo-coxcyngienne.
Une voix envahit ma conscience, et tel dieu m’ordonne de rester tranquille. Dieu est une femme…. Je m’en doutais un peu…. Mais j’en suis à présent certain…..
Bon, Monsieur, à cause de vous on est bien en retard. L’examen dure vingt cinq minutes et vous ne devez surtout pas bouger… vous comprenez ? Vous ne devez pas bouger… alors, j’espère que vous avez fini de vous gratter, que vous avez bien fait pipi et qu’on peut commencer… vous pouvez parler, mais après vous vous taisez, il faut pas que vous bougez…. Vous voulez quoi comme musique dans les oreilles ? La machine fait du bruit et ca va vous aider à passer un peu le temps.
j’ai le choix ? Super… entre quoi et quoi ?
vous voulez du classique ou du moderne ? Sinon, on a la radio de l’hopital, mais je sais pas ce qu’ils mettent dessus…
je crois que je vais prendre le classique….
Je m’attends au pire… quand je raconte en soirée que je suis fan de musique sérielle atonale et arythmique…. C’est juste pour la frime… en fait, je n’y comprends rien… j’ai juste écouté une émission l’an dernier sur France Culture et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai retenu le discours… en vrai, je ne supporte pas… je n’ai pas les oreilles assez intelligentes pour la musique parisienne.
Le matelas mobile se met en route. Je suis lentement avalé par le monstrueux appareillage dont les parties mobiles, telles les ailes d’une gigantesque mouche se positionnent autour de moi et se transforment en observateur menaçant.
Dans mes oreille, résonnent les premières notes d’un pièce de relaxation…. Celle la même que j’ai écouté la veille avec mon amie….
C’est donc cela qu’elle appelle du classique…. Que peut donc être au juste pour elle le moderne ? Je quitterai probablement ce monde sans jamais avoir eu de réponse à cette question qui sur le moment me semble fondamentale.
La musique, d’une infinie douceur évoque la clarté du chant d’une cascade en été…. Je dis ca parce que je l’ai lu sur la pochette du CD la veille. Je me sens un peu moins stressé, je commence à me relaxer… je prends conscience de ma respiration….et je détends chaque muscle de mon visage, de mes épaules, de mes bras, de mon torse, de mon dos…. ceux qui ont pratiqué la sophrologie reconnaîtront la séquence…. On n’a rien inventé de neuf dans le domaine depuis trois mille ans…
Normalement, je devrais vider mon esprit… ne penser à rien…me laisser envahir par la sérénité… mais je ne sais pas faire…
J’ai la chance de partager ma vie avec une dame délurée et plutôt allumée sur les bords qui pour parfaire mon bonheur est du genre jolie et sensuelle quand elle est en forme. Hier soir, nous nous retrouvions après une séparation de trois semaines. Nous étions restés bien bouillants au téléphone, à l’ancienne, comme on faisait avant internet. Je me sentais prêt à la saisir par les cheveux et la saillir avec toute la délicatesse d’un adolescent n’ayant pas eu de relation sexuelle depuis le début de son service militaire. La dame ne l’entendait pas de cette oreille et refréna rapidement mes ardeurs en m’imposant une temporisation digne du déshabillage d’une courtisane à la grande époque des lacets et des boutons……
Le programme était un peu différent de celui que je proposais. Pour ma part, il aurait été bouclé en sept minutes montre en main… ou plutôt smart-phone en main, ça fait longtemps que je ne porte plus rien à l’annulaire ou au poignet. Apprêtée d’une ravissante jupe courte qui lui couvrait à peine de jolies jambes revêtues avec goût d’une paire de bas suspendus aux jarretelles des grandes occasions. Comme disait Ferré c’est extra….ce texte est dorénavant interdit aux moins de 45 ans….
Elle m’attendait tout sourire au bout du quai, jolie silhouette noyée dans la douce lumière des néons de la gare Montparnasse…Il lui suffit d’un baiser à mon adresse pour éparpiller la nuée des prédateurs plus ou moins jeunes qui tournaient autour d’elle, attirés par les pointes tendues de sa poitrine que l’on devinait nue et nerveuse sous son corsage blanc.
Elle me tend la main et m’attire dans le métro direction son appartement dans le treizième arrondissement, pour une première session de massages, relaxation, musique tibétaine, lumière tamisée… et tisane au miel et au gingembre… je suis un homme, mais quand on connaît les bons arguments, je sais ne pas toujours être un bourrin.
Les femmes qui n’ont pas la chance d’être originaires de l’orient sont hélas rarement des masseuses tout juste acceptables. Je n’ai pour ma part jamais eu l’honneur de bénéficier de ce genre de prestation sans devoir alléger mon compte en banque de quelques dizaines d’euros. C’est professionnel, souvent parfait, mais il manque la plupart du temps la petite étincelle de l’improvisation du jeu de “ tu vas voir ce que tu vas voir - c’est pas pour rien, qu’on m’appelle la schtroumphette de chez Pfizer”.
J’ai eu droit au grand jeu….de celui dont je me souviendrai ému en fumant ma pipe électronique au coin de mon i-feu de bois connecté quand je serai vieux dans ma retraite au Portugal.
Nous avons tous notre petite madeleine.. La mienne, c’est la musique… il me suffit d’écouter une chanson pour instantanément revivre les sensation érectiles des années de ma première jeunesse quand nous nous enlacions maladroitement, en sueur le samedi soir, tout heureux de pouvoir approcher le bout du pouce de l’illusion d’un téton protégé par la solide couture du soutien gorge….
Cette fois, enfermé dans la mécanique coûteuse d’une machine a diagnostic de l’assistance publique des hôpitaux de paris, je revivais avec émoi la soirée de la veille. Je n’avais pas beaucoup dormi depuis, mais le souvenir en moi était encore très chaud.
M. Varga !!! on vous a demandé de ne pas bouger !!!
Mais que me veut elle ? Je ne bouge pas…. Je m’apprêtais à répondre et me défendre contre cette odieuse accusation.
ne répondez pas, je vous demande juste d’arrêter de bouger.
Franchement, je ne comprenais pas de quoi elle voulait parler…. Depuis plus d’un quart d’heure, je gardais une immobilité de statue. J’ai suffisamment claqué de fric dans des stages de méditation pour au moins avoir appris à ne pas bouger quand on me le demande. Depuis un an j’arrive même à ne pas me gratter les fesses des qu’on me l’interdit et vous savez à quel point ce type démangeaison peut être irrésistible des lors qu’on chatouille le domaine de l’interdit.
mais enfin, calmez vous monsieur…
Elle m’énerve celle la…. Mais qu’est ce qu’elle me veut… ça va bientôt faire une demi heure que je suis immobile, j’ai envie de pisser, j’ai faim, ce truc en papier me rentre dans les fesses, j’ai des gaz… si je pète, c’est sur, j’aurai droit à la sécurité de l’hôpital.
La musique s’interrompt et c’est la voix du toubib que j’entends dans les écouteurs. Tiens, il parle celui la.
Vous m’entendez M. Varga ? Vous pouvez parler si vous voulez.
Oui, docteur, je vous entends…je peux bouger ?
Le cycle va bientôt s’achever, attendez quelques instants, je vous ferai signe quand le plateau sera désengagé de la machine.
Quelques minutes plus tard, je suis enfin autorisé à sortir de mon immobilité. Je me gratte le nez et les fesses de soulagement… que c’est bon….
Vous pouvez vous rhabiller… je vous retrouve dans cinq minutes.
Enfin seul dans la cabine je dépose ma blouse enfile mon slip…. Ma petite madeleine a fait son effet. Je tiens une érection comme un matin de printemps. Il m’est quelques fois arrivé de ne pas pouvoir compter sur toutes mes fonctions anatomiques et c’était la plupart du temps quand j’en avais le plus besoin. Je suis à présent rigide comme une note d’instruction de l’éducation nationale, ca me ferait presque mal et j’ai eu la mauvaise idée ce matin d’enfiler un pantalon de toile très léger.
L’interne me reçoit le sourire aux lèvres dans le bureau de consultation.
Vous êtes seul ? Je voulais parler de l’infirmière.
J’avais compris oui… elle a du s’absenter… c’est une jeune fille émotive…
Emotive ?
Tenez regardez. Je vais la garder pour ma collection personnelle.
Il me montre le moniteur de contrôle ou s’affiche quelques clichés en coupe, qui me rappellent vaguement les séances d’échographie où je faisais mon possible pour décrypter le brouillard….
regardez ! vous vous reconnaissez ?
je ne me suis encore jamais observé sous cet angle.
J’ai devant les yeux mon pénis en coupe, parfaitement dessiné, vu de l’intérieur, qui semble vouloir s’exprimer et sortir de la scène un peu à la manière de l’alien dans sa première phase de transformation.
C’est pas mal, en général, presque tout le monde perd ses moyens devant la caméra, mais vous, visiblement, ça n’a pas eu l’air de vous affecter plus que cela.
C’est ainsi que six heures après y être entré, j’ai pu rejoindre mon salon et ma chérie à qui j’ai fait présent d’une de mes photographies d’identité intimes. Je ne suis pas certain qu’elle ait mesuré la portée du cadeau que je lui faisais.
Elle a compris que je voulais un enfant d’elle….comment lui dire que….j’ai subi une vasectomie l’an dernier ?






















lundi 20 octobre 2014

Francisco Varga – Short Édition

Francisco Varga – Short Édition



Mes textes sur Short Editions.

Le sourire de mon père

Un dimanche après midi ensoleillé de fin d’automne, j’ai pris conscience que mon père était un homme ordinaire avec lequel j’aurais pu m’entendre à défaut de le comprendre.
Sa première attaque cérébrale nous avait faussement rassurés, nous le pensions tiré d’affaire. C'était selon nous, juste une fausse alerte provoquée par un excès de surmenage. Il faut dire qu’il n’avait jamais cessé de travailler, ramenant à la maison chaque soir et chaque week-end de lourds dossiers qui déformaient sa vieille sacoche de cuir couleur crème.
Il touchait une confortable retraite de la société de courtage d’assurance qui l’avait employé toute sa vie, et par crainte du vide, de l’ennui ou parce qu’il n’avait rien préparé, s’était un temps consacré à la formation des jeunes vendeurs. La pédagogie était chez lui une seconde nature qui l’animait avec passion et enthousiasme.
Il ne parlait plus ou très peu, quelques phrases courtes seulement, parfois réduites à un mot, dans lesquelles il exprimait tant sa fatigue que sa lassitude.
Son état ne s’était pas amélioré après sa seconde hospitalisation qui nous avait tous surpris. Il était autonome, mais semblait absent, le regard dans le vide, inconscient de qui était près de lui.
Ma sœur n’avait pas souhaité le prendre chez elle. Sa décision me désespérait, mais je la comprenais. Son état nécessitait des soins qu’aucun de nous ne pouvait assumer ni financièrement ni psychologiquement. Son mari n’était pas des plus commodes non plus. Elle m’entretenait secrètement, depuis des années de son projet de séparation sans jamais franchir le pas. Ce n’était jamais le bon moment. Les enfants étaient trop petits, le boulot, les études du grand ; il y avait toujours eu une bonne excuse pour continuer d’accumuler de la rancœur et de la frustration. Je savais bien que pour elle, la vraie raison ce n’était pas le fric. Elle ne voulait pas courir le risque de se voir reprocher l’état de son père par son mec.
Moi, je venais de me séparer de Lilas. J’habitais un studio meublé sur Senlis. Un camarade avait accepté de me le louer sans trop faire d’histoire ni regarder ce que j’y ferai. J’avais perdu l’habitude de vivre dans une aussi petite surface. L’appartement me rappelait ma chambre d’étudiant quelque trente ans plus tôt. L’espace y était compté. Je passais directement de mon lit au bureau avec pour vue les cimes enneigées de la chaîne de Belledone. Je bénéficiais à présent de quelques mètres supplémentaires. La fenêtre fermait mal et donnait sur une façade aveugle plusieurs fois centenaire. Rien dans cet appartement n’était aux normes. Ma seule et unique prise électrique était surchargée de rallonges et de dé-doubleurs qui chauffaient dangereusement lorsque je branchais mon imprimante.
Lilas m’avait annoncé son emménagement prochain avec son ex-collègue. Celui-là même, qu’elle détestait au point de manquer de vocabulaire pour exprimer son mépris et sa détestation. Elle n’aimait pas les cavaleurs, et c’en était un de la pire espèce selon elle. J’ai compris bien plus tard qu’elle lui reprochait surtout n’afficher qu’un intérêt courtoisement distant à son égard.
J’aurais pu protester, mais moi non plus je n’étais pas clair dans cette histoire et ça m’arrangeait bien que notre relation s’achève de cette manière…
Mon père a donc été transféré à Fitz-James, chez les dingues. Tout cela parce que nous ne savions pas quoi en faire et parce que ce n’était vraiment pas le moment qu’il rechute.
Je ne comprenais pas pourquoi on lui donnait tous ces médicaments. Bien sur, il n’était pas l’homme qu’il avait été. Un peu absent et l’air hagard, je ne parvenais pas à faire la part de son état réel des conséquences imputables à son traitement.
Je n’ai jamais supporté le voir infantilisé par des infirmières qui s’adressaient à lui comme à un salle gosse que l’on prenait à s’enfiler un doigt dans le nez. Le règlement de l’hôpital était sévère. Les dépassements d’horaires de visites étaient rarement tolérés. Je détestais cet endroit qui ressemblait à une prison sans barreaux. Il n’avait de toute sa vie jamais oublié de payer la moindre contravention de stationnement et se retrouvait incarcéré au milieu des alcooliques, drogués et autres perturbés toujours en quête d’une cigarette. Je n’aimais pas l’idée de le savoir la, mais comme me le disait Marie-Ange, ma sœur, nous n’avions pas le choix, nous ne pouvions pas faire autrement.
Nous étions venus lui rendre visite un dimanche de novembre. C’était une de ces rares journées sans pluie où la lumière blafarde de l’après-midi avait le goût amer des devoirs pas encore entamés et des leçons non apprises. C’était une journée hypocrite, où nous nous devions d’afficher notre joie de le revoir.
C’était sa toute première autorisation de sortie. Nous attendions patiemment dans le sas d’entrée qu’un membre du personnel soignant veuille bien se décider à nous l’amener. Ne jamais oublier que l’hôpital traite des patients, destinés à attendre que l’on veuille bien leur donner l’autorisation d’exister. C’est encore plus vrai dans une structure psychiatrique.
Je l’ai vu passer la porte sans m’adresser un regard. Il ne me voyait pas. Il ne me reconnaissait probablement pas.
Marie-Ange avait décidé que nous irions pique-niquer tous les trois. Elle a toujours adoré ça. Moi je trouvais l’idée idiote pour la saison. Le sol était humide, le fonds de l’air était glacial. J’ai toujours détesté l’idée de boire du rosé dans des gobelets en carton et découper de la viande froide toujours trop dure avec des couteaux qui ne coupent pas et des fourchettes qui explosent dès lors qu’on insiste un tout petit peu.
Le menu était assez classique… rumsteck, patates froides, chips, salade de riz une pomme et un bout de fromage. Ça ne devait pas trop le changer de la bouffe de l’hosto. Je me sentais honteux, mais je n’avais pas envie qu’elle me reproche devant lui de ne pas avoir participé à la préparation des agapes.
Ça n’a pas eu l’air de le déranger. Il mangeait silencieusement et coupait sa viande avec une infinie patience, le regard concentré tel un comptable à la recherche d’une inversion de chiffres dans une balance de fin de mois.
Nous ne disions rien tous les trois. Marie-Ange avait ce regard de vieille résignée que déjà môme elle affichait quand nous partions en vacances en Espagne. Elle est comme ça ma sœur ; elle a toujours eu cinquante ans et la peau chiffonnée de la ménopause précoce. Son mec, un petit gros avec lequel je n’ai jamais réussi à l’imaginer se frottant lascivement contre lui. Rien que l’idée me fait frissonner de dégoût. Elle fait partie de cette catégorie de personnes pour qui le sexe est aussi improbable et incongru que le Rock’n’roll dans une assemblée générale d’une caisse locale de Crédit Agricole.
Nous étions partis depuis une heure environ. Il n’y avait plus rien à manger. Je fumais une cigarette en attendant que passe le temps pour ne pas rentrer tout de suite.
Il s’est levé, déterminé. Seul lui, avait vu cette caisse jonchée au milieu de nulle part. C’était une coque de hors-bord. Un vieux truc en bois qui avait atterri dans ce champ en lisière de forêt, à des kilomètres du premier plan d’eau, sans explication plausible. Le fonds était arraché de sorte que la coque reposait directement sur l’herbe.
Il s’est installé derrière le volant et sans un bruit, sans qu’un son ne sorte de sa bouche, une main assurée sur le reste de pare-brise en plexiglas, pour la première fois depuis la mort de maman, je l’ai vu sourire. C’est à ce moment que le vent s’est doucement mis à souffler tandis que ma sœur m’adressait un regard teinté d’un mélange d’inquiétude et d’exaspération.
Je savais exactement où il était. Quarante-cinq ans plus tôt, au bord du lac Balaton, dans un bateau loué au camping. Nous étions réunis tous les quatre et passions ensemble nos premières vacances. C’est ma mère qui avait eu l’idée de cette drôle de destination pour l’époque. Une de ces amies lui en avait parlé… après l’avoir évoqué un soir à table, mon père l’avait regardée en souriant et lui avait dit “ — pourquoi pas ». C’était suffisamment rare qu’il accepte une idée sans la discuter que nous étions tous restés sans voix.
Trois mois plus tard, début août, nous franchissions la frontière autrichienne et découvrions les routes de Hongrie sous une telle canicule que nous avions l’impression de nous diriger vers Alicante, notre destination habituelle.
Au détour d’un virage, ce fut le Lac. Il était immense. J’avais beau regarder, je ne voyais pas l’autre rive. On aurait dit la mer. Nous avons ainsi roulé plusieurs heures, sous le charme des apparitions laiteuses du plan d’eau au travers de l’épaisseur des sapinières qui en bordaient les rives et les collines alentour. Il disparaissait parfois longuement de notre paysage. La route sinueuse et chaotique reprenait alors sa monotonie campagnarde. Je m’endormais contre l’épaule de ma sœur, des que le Balaton réapparaissait, mon père s’exclamait bruyamment, et nous réveillait tous de notre léthargie. Ma mère ne conduisait pas. Je ne suis pas sur qu’il lui aurait laissé le volant. Mais il n’aimait pas se retrouver seul éveillé et nous le faisait vigoureusement savoir.
Ma mère entretenait la conversation afin qu’il ne s’endorme pas. Lui restait concentré sur sa conduite et ne répondait que rarement. Il ne supportait pas l’entendre ainsi monologuer sans fin, encore moins qu’elle se taise.
Quand avons enfin atteint Balatonfured, le jour était tombé depuis quelque temps. Nous avons erré pendant quelques heures à la recherche des clefs de notre mobile home, guidés par ma sœur, la seule d’entre nous à baragouiner quelques mots d’allemand. Nous nous sentions très loin de la France, bien plus éloignés que si nous avions traversé l’Atlantique.
Le hasard nous a fait rencontrer une famille de Belges francophones qui nous a pris en affection. Ils ne nous ont plus quittés et nous ont invités à leur table pour dîner le soir de notre arrivée.
Mon père était détendu. Il ne s’était pas rasé depuis notre départ deux jours plus tôt. Je le voyais rire, légèrement ivre. Il ne buvait pratiquement jamais à l’époque.
Ce fut sur ce ton joyeux et loin de tout que nos vacances se sont déroulées.
Le lendemain, je me levais tard et retrouvais mes parents en plein débat avec nos nouveaux amis. Je ne comprenais pas de quoi il était question, mais ils avaient l’air de vraiment bien s’entendre.
À midi, mon père m’annonçait qu’il avait décidé de louer un bateau. Il n’avait pas son permis, je ne suis pas sûr qu’il en fallait un sur le Balaton. Le hors bord faisait un raffut du diable et dégageait une épaisse fumée noirâtre, mais c’était une affaire selon lui.
Il était fier au volant de son bolide… presque autant que je l’étais de lui… nous ne faisions rien comme les autres, j’aimais ça.
Près de quarante ans plus tard, il était de nouveau tout sourire aux commandes de son bateau, les cheveux dans le vent, la main assurée contre le montant du pare-brise. Il avait de nouveau le regard clair de sa jeunesse. L’année avant que Maman ne disparaisse, la dernière année où je l’ai entendu rire.






vendredi 17 octobre 2014

J'ai retrouvé la petite soeur de Suzy....

Just Click sur l'image...............

Juste pour le cliq....
Y aura pas de cul....
Juste de la ZIK
Sans quequette
Sans zizi aussi...
Yae prend son pied..
De ses baguette...
De ses poignets....
Elle s'agite
Elle assure....





Wow.....

mardi 14 octobre 2014

Extravagances

Extravagances



Un blog sans prétention, mais très bien construit...Qui prouve, que parfois, les hommes savent également exprimer quelques émotions....

vendredi 3 octobre 2014

L'origine des chaussures de Bébé d'Hemingway.

«For sale: baby shoes, never worm» - Chaussures de bébé jamais portées, à vendre


J'ai toujours entendu dire et je l'ai moi même souvent répété, qu'Hemingway était l'auteur de la plus courte nouvelle jamais écrite. J'ai toujours pour ma part adoré son style incisif, net, ciselé, minimaliste.. 

Faire court est une question de choix; ce n'est jamais simple.... 

En quelques mots, se met en place un univers qui ouvre tous les possibles et toutes les conjectures imaginables par le lecteur à qui l'auteur laisse toute latitude et responsabilité du choix de la génère et du sort de ses chaussons. Je me suis plu à imaginer un avant.... un parmi des milliards possibles.....




- Mais quelle salope!
- Comment ça ?
- Je savais bien que c’était une poufiasse, mais là, j’en ai confirmation.
- Quoi; qu’est-ce que tu as encore?
- Regarde ce que ma salope de sœur nous a offert pour la naissance de la petite.
- Et bien, c’est des chaussures, c’est ce que tu voulais non?
- Je lui avais bien dit, tu oublies Barbie. Ben non, c’est, plus fort qu’elle… elle m’énerve… je ne la supporte plus. J’ai jamais pu la supporter de toute façon,
-  Et alors?
-  Roses… On dirait des bonbons; quelle salope; elle l’a fait exprès. Elle sait que j’ai horreur de ça… et quand la petite aura quatre ans; elle lui offrira quoi? La panoplie de la petite ménagère?
-  Écoute, tu crois que ça vaut le coup de faire des histoires?
- Non… Non… T’inquiète… Je vais rien dire… rien dire du tout… Tu veux bien me passer le journal chéri, il doit bien y avoir quelque part le numéro pour passer une petite annonce?

dimanche 14 septembre 2014

La malle aux secrets


J’ouvrais cette malle tel un explorateur qui après avoir tant espéré se trouve sur le point de révéler un secret oublié.
J’étais venu faire l’inventaire des biens de famille. À présent j’étais l’ultime survivant de ma branche maternelle. Je n'escomptais pas  dans ce grenier découvrir un trésor dissimulé qui aurait échappé à l'avidité de mes prédécesseurs. Les membres de ma famille m'étaient  inconnus. J’en savais suffisamment sur leur compte pour ne pas attendre mieux que de la poussière, une sale odeur de moisi et de pisse de chat.
Je suis l’héritier d’une lignée millénaire de simples ouvriers, artisans ou tâcherons sans histoire. Presque aucun n’avait  appris à lire, écrire ou penser autrement qu’en fonction de ce qu’enseignaient l’église et la morale dominante. Les cataclysmes de l’histoire, l’invasion des Anglais ainsi que les grands conflits qui, plus que partout ailleurs se sont toujours acharnés à martyriser cette terre de Flandre et du Boulonnais avaient dictées les rares aventures familiales.
La faiblesse des petites gens est parfois tant désespérée qu’elle ne laisse souvent prise qu’au mépris.
Cet inventaire m’ennuyait. Recenser les biens misérables de mes ancêtres et aïeux disparus dans le silence de leurs secrets m’était aussi fastidieux que dérangeant.
La plupart des objets m’étaient familiers bien qu’ayant déserté les champs accessibles de ma mémoire consciente.
Cette malle était celle de ma mère qui avait conservé sans esprit de méthode les souvenirs de mon enfance. Je relisais des poèmes tracés à l’encre verte et resurgissait en moi l’odeur de la colle blanche et des pots de gouache qui coloriaient nos mains et marquaient de leur parfum les séances d’activité d’éveil que parcimonieusement nous offrait notre maître d’école. Je me rappelle de ces après-midi de classe que je dégustais avec gourmandise comme une douceur sucrée. Je revivais l’émotion du jeune écrivain que j’étais, qui n’envisageait les mots que par leur sonorité et leurs associations improbables.
Je ne pensais pas que quiconque n’ait jamais posé les yeux sur ces chants d’enfants, encore moins celle qui si souvent m’admonestait pour mon manque de rigueur et ma pauvre maîtrise de la grammaire française.
Elle avait tout conservé, sans avoir pu toutefois s’empêcher de parsemer ces feuilles à grands carreaux de remarques, de corrections et autres soulignements didactiques.
J’exhumais les lettres d’amour que j’avais écrites dans le silence de ma chambre d’adolescent, puis de jeune étudiant. Aucune des destinataires de ces courriers n’a jamais ouvert une enveloppe qui de ma part lui était  adressée. J’étais trop timide et peu sûr de moi pour entreprendre la moindre esquisse d’expression de mon désir envers ces  filles  aussi inaccessibles à mes yeux que la résolution des équations différentielles. J’aurais voulu pouvoir encore être autant inspiré que je l’étais alors pour de nouveau séduire toutes celles qui ont fini par fuir mon silence.
Je poursuivais l’inventaire des traces de ma jeunesse naïve et me replongeais dans un univers d’émotions et de sensations que je n'imaginais pas  ressentir avec une telle force après tant d'années.
J’étais bouleversé de découvrir que ma mère, cette femme au jugement ferme et définitif s’était attachée à conserver et relire ces pages que je pensais disparues, mais qui pour elle, étaient le plus précieux des trésors.
Aujourd’hui, elle aussi est partie, emportant dans son silence les mots de tendresse et d’encouragement ou tout simplement d’amour qu’elle n’a jamais su prononcer.

C’est comme ça depuis toujours dans les familles du Nord. On s’aime sans se le dire et quand on souffre, on se tait d’autant plus. 

samedi 6 septembre 2014

TU ES


Tu es ma chienne
Ma salope
Mon amoureuse
Ma femme
Celle avec laquelle
Je veux partager
Mes pages
Mes lectures
Mes rêves 
Mes voyages
Tu es celle
Dans laquelle
Je veux me dissoudre
Renaître au fond de ton cul
Dans une explosion de foutre
Qui lentement coulerait
Entre tes fesses lasses
Lécher ta sueur
Et tes larmes
Renifler tes odeurs
Celles de ton ventre
                                                                                    Celles de ton cul
                                                                                          Tu es mon enfant,
                                                                                        Tu es mon âme soeur
                                                                                        Tu es celle pour laquelle
                                                                                      Je ne veux de secret
                                                                                        Tu es celle qui me tuera
                                                                                     Tu es celle qui me poursuit
                                                                                      Dans mes rêves
                                                                                     Dans l'écoulement
                                                                                De mes vies
                                                                                        Tu es ma femme, mon âme soeur
                                                                                    Tu es celle qui est.
                                                                                  Tu es la lumière
                                                                                      Qui a déchiré mes ténèbres.