c'est drole... Becker est le nom de ma grand tante... un peu salope, mais tres convenue.. je dois dire que je n'ai pas été décu...
un couple de bobo bien friques.. il faut du pognon pour habiter boulevard raspail, qui s'emmerde et décide de s'encanailler.
mais on nait libertin on ne le devient pas.. sauf les femmes, mais c'est une autre histoire..
Il veut du piment.. il va s'en prendre une belle dose au fonds du cul...
la fin est savoureuse, mais tout aussi convenue que ma grand tante... finalement je comprends pourquoi le gars se faisait chier.. j'aurais juste imaginé une fin un poil plus réaliste.. et psychologiquement plus saignante..mais ca.. c'est ma vision un peu trop réaliste de l'humain..A lire avec deux mains...sans avoir peur de la conscience moralisante.. tres bonne écriture ceci dit...perso, j'ai adoré...
Lecture - Ecriture - Tenter... corriger... retenter... recorriger... refaire... Toute réaction est bienvenue, surtout dans cet exercice délicieux mais très solitaire que constitue le grifonnage de clavier.
vendredi 28 novembre 2014
mercredi 26 novembre 2014
mardi 25 novembre 2014
lundi 24 novembre 2014
samedi 22 novembre 2014
l'inventaire de mes rêves
Gustave Adolphe Mossa - Elle 1906 |
Un professeur fatigué avec une plume en or,
Un homme vide avec une bouteille humiliée,
Une femme légère avec une jupe rieuse,
Un soleil odorant sous un arbre brûlant,
Un médecin de bois avec une lanterne pressée,
Une louve rieuse avec une lune blessée,
Un légionnaire assoupi avec une chinoise ivre,
Un danseur de tête avec un chasseur de cordes,
Une loutre zélée avec un percepteur effrayé,
Une épouse fidèle avec une chienne triste,
Un moulin à poulet avec un café rôti.
dimanche 16 novembre 2014
Encore un
regard avant de partir.
Par Francisco Varga
Églantine, est j'en suis sûr, la plus
jolie femme qu'il m'ait été donné de croiser de toute mon
existence. C'est une magnifique fée brune aux longs cheveux soyeux
qui descendent avec grâce sur ses reins. Ses yeux en amande se
plissent de façon mutine quand elle sourit, laissant paraitre deux
fines rides d'expression au bord ses paupières, et rendent son
regard hypnotique. Les traits de son visage sont si doux que je ne
sais me rassasier de la contempler. J'ai besoin d'effleurer ses
lèvres, l'arête de son nez, le contour de ses oreilles, l'arrondi
de ses pommettes. Je ne m'en lasse pas et j'aime la voir paisiblement
s'assoupir puis s'endormir sous la caresse imaginaire du bout de mes
doigts. Ses paupières closes, sa respiration ralentit, son
expression se détend, je sais qu'à ce moment, elle a cessé de
feindre pour entrer en sommeil. Juste éclairée par une petite
veilleuse bleue qui, me dit-elle, la rassure, je la contemple en
silence. Submergé d'amour, je sens mon cœur battre plus vite et je
sais qu'à cet instant peu d'hommes sur terre sont plus heureux que
moi. Elle m’a choisi pour partager chacune de ses nuits.
Frileuse, elle dort souvent simplement
vêtue d'une de mes vestes de pyjama et de ses chaussettes en laine
blanche. Elle aime garder ses jambes libres et nues.
Agitée, elle bouge beaucoup au plus
profond de son sommeil. Elle se tourne, se retourne fébrilement, et
parfois se recroqueville comme si elle cherchait à retrouver l'antre
douillet d'avant sa naissance. Au cœur de la nuit, je l'entends
prononcer des mots que je ne comprends pas. Elle rêve et se bat
contre des démons qu'elle est la seule à voir derrière ses
paupières closes.
Elle sursaute, ses jambes se tendent.
Elle est engagée dans une bataille contre les ombres qui
l'entourent. Sorti de sa gorge, issu du creux de son ventre, un cri
rauque s'achève en gémissement.
Bras en croix, allongée sur le dos,
quelques boutons de sa veste se sont détachés, dévoilant un de ses
seins, rond comme un petit melon savoureux. Je le devine à peine. À
la voir si belle et désirable, je suis ému. J'imagine le trouble
d'un Vermeer, qui de l'inlassable caresse de son pinceau laissait
frémissante la peau de cette jeune fille inconnue, qu'une simple
perle fichée dans le lobe de son oreille à rendue immortelle.
J'aimerais poser mes lèvres sur ses
larges et claires aréoles, appétissantes comme une fragile
friandise. Je retiens mon geste. Je ne veux pas l'éveiller. Je goute
cet instant d'éternité ou enfin immobile, ses cheveux défaits
s'écoulent comme un torrent de montagne dans la nuit.
Le temps d’un répit dans son combat
nocturne, sa poitrine apaisée se soulève lentement au rythme
silencieux de son souffle régulier. La texture de sa peau est
délicate au point que je pourrais imaginer distinguer chaque
battement de son cœur. Des draps hirsutes qui ne la couvrent presque
plus, dépasse une de ses cuisses nues.
Ses jambes, ce soir, me semblent
immenses. Sous ses mollets nacrés, se dessine la fine attache de ses
chevilles que je devine au travers de la laine de ses chaussettes.
Je me souviens que le jour où je l'ai
pour la première fois aperçue dans la rue c'est de l'agile
nervosité de sa silhouette de danseuse dont je suis tout d'abord
tombé amoureux. Elle était court vêtue ce jour-là. J’ai su plus
tard que ce n'était pas son habitude. À la différence des dizaines
de femmes que j'avais consommées, je l'ai tout de suite adorée,
gravant dans ma mémoire l'image de sa démarche surnaturelle. Je ne
savais pas que ce jour-là, nous nous rendions au même endroit, et
que ce hasard changerait le cours de ma vie. J'ignorais qu'une femme,
si jolie fut elle, pouvait toucher mon âme par le seul équilibre
parfait de sa silhouette.
On dit que chaque femme est toujours
consciente du regard que pose le désir sur elle. Je crois pour ma
part que séduire et attirer l’attention des hommes est une
condition de la féminité. Nous avons tous deux parfois évoqué
l'instant de notre rencontre. Elle m'a inlassablement assuré ne pas
s'être rendu compte de quoi que ce soit. Dois-je la croire ?
Je n'ai jamais été le genre d'homme
de celles que j'ai su désirer. Les femmes dont j’aurais pu être
amoureux ne m’ont jamais remarqué. J'ai pris l'habitude de n'être
qu'un simple numéro de téléphone, un anonyme interchangeable pour
les innombrables coups d'un soir qui ont constellé mon existence de
chasseur à l'affût.
Ma rencontre avec églantine a été
d'une telle banalité qu'elle devait probablement se répéter à
l'identique, au même moment, des milliers de fois dans le monde.
Un vernissage ;
Beaucoup d'invités, beaucoup de bruit
;
Bises à l'artiste ;
« comment vas-tu ma chérie ? »
Un buffet impossible à approcher ;
Elle est seule, discrètement posée ;
Je me bats pour saisir deux coupes ;
J'hésite ;
Elle est toujours seule ;
Je me lance ;
- vous n'y arriverez pas si vous restez aussi sage et polie. Ça vous tente ? J'ai un verre de trop.
- Merci, c'est très aimable de votre part.
- Oh, j'ai oublié de me présenter, moi c'est Vincent.
- Enchantée, Vincent, me répond-elle en souriant de sa bouche perlée, moi c'est Églantine.
- Vous connaissez l’artiste ?
- Un peu, pas vraiment, j’ai vu des affiches dans le quartier et je me suis dit que ca devait être amusant. C’est mon premier vernissage. Je viens d’arriver sur paris.
- D’où venez-vous ?
- De Grenoble et vous ? vous êtes parisien ou débarqué comme moi de votre province ?
- Je suis parisien depuis toujours, et encore, j’ai du mal à franchir la seine pour me rendre sur la rive droite.
- Vous pensez que nous pourrons gouter aux petits fours ? ils m’ont l’air délicieux. Mais il faudrait une arme pour s’approcher du buffet. Vous avez ca sur vous ?
- Peut-être une baguette magique, mais on pourrait tenter de crier au feu….
Notre échange se poursuivit pendant
une heure sur un mode tout aussi ordinaire. Il n’y avait plus rien
à boire ni à manger et l’exposition se vidait, tandis que le
brouhaha mondain s’atténuait peu à peu.
Deux numéros de téléphone échangés ;
Un coup de fil le lendemain ;
un dîner;
puis un verre;
une nuit;
un réveil à deux un samedi matin;
puis un dimanche et finalement deux
amants qui ne parviennent plus à passer du temps l'un sans l'autre.
Entre nous, tout s'est déroulé très
rapidement. Notre histoire aurait pu débuter comme n'importe qu'elle
coucherie ordinaire. Comme la plupart de mes aventures précédentes,
la plupart sans suite et souvent sans plaisir. Mais, je savais que ce
serait elle.
La toute première fois que je la
pénétrai, je ressentis qu'elle m'accueillait dans son corps, dans
sa vie et dans son âme. Églantine était le premier être que je
connaissais réellement. Au-delà de ma jouissance, j'expérimentais
enfin l'orgasme. Non pas le simple réflexe libérateur de la tension
de mon désir, ni l'aboutissement épileptique du frottement régulier
de nos muqueuses humides, mais une vague de sensations inédites, qui
me submergeaient me laissant pantelant. je recherchais le contact
avec la moindre parcelle de sa peau. Mes mains se nourrissaient de la
douce chaleur de son épiderme. Je ne me rassasiais pas de l'odeur de
sa sueur. Je trempais mes doigts en elle pour me délecter du goût
de nos sécrétions mélangées au gout de cannelle poivrée. Son
sexe brulant et inondé palpitait en se resserrant et m'aspirant
comme la bouche avide d’un nouveau-né. Je ne voulais plus
seulement lui faire l'amour, mais l'investir totalement. J'éprouvais
un bonheur d'une si profonde plénitude que je sentais monter à mes
yeux des larmes impossibles à réfréner. À cet instant je ne
ressentais pas la moindre gêne, ni le besoin non plus de devoir me
contenir. J'éclatais en sanglots sans comprendre ce qu'il se passait
au fond de moi. Ses jambes enserraient mes hanches, avec violence ses
mains crochetaient mes flancs, son corps s'écartelait pour
m'accueillir toujours plus profondément. Sa voix m'encourageait sans
retenue aucune, elle expulsait de son ventre des mots qui
s'achevaient en cris désarticulés. Relavant la tête, sa bouche
cherchait la mienne, sa langue me léchait le visage, le cou, tout ce
qui de moi était à sa portée. J'ai longtemps gardé sur le haut
d'un de mes bras la trace de sa morsure au sang. Quand je m'endormis,
le nez enfoui dans la masse abondante de sa chevelure sombre, je
savais que c'était elle, que sans le savoir, mon existence n'avait
été qu'une quête et que celle-ci était enfin achevée. À
présent, me disais-je, la vie pourrait s'arrêter, j'aurais vécu.
Dans le silence de cette nuit, je
contemple le corps d'églantine que me dévoilent par fragments les
sursauts de son sommeil agité. À quoi pense-t-elle ? Quels
cauchemars l'effrayent au point de déformer son visage désormais
presque méconnaissable ? Le combat contre ses démons intimes semble
avoir repris. Ses gémissements s'accentuent, hésitants entre
plaintes et râles de plaisirs. Je ne parviens pas à discerner sur
quel registre elle s'exprime, peut être les deux à la fois.
J'aurais payé cher à cet instant pour pouvoir m'immiscer au cœur
de ses pensées.
Sa main repose sur son pubis. Églantine
me semble plus grande qu'à l'habitude, à moins que notre lit soit
plus petit, non, ce n'est pas possible. L'obscurité doit me jouer
des tours.
Son majeur s'introduit entre ses deux
lèvres sombres, presque violettes. Son sexe avec lequel j'entretiens
une discussion quasi quotidienne est de la couleur de celui d'une
femme noire. la clarté rosée de son intimité contraste avec la
fine découpe de sa vulve qui s'ouvre sur deux pétales plissés
comme une rose d'automne.
Je ne veux pas l'interrompre ni la
réveiller, tandis que son doigt s’anime avec lenteur. Je l'observe
passionnément, ivre de ses senteurs profondes que j'imagine
respirer. Pour la sentir, il faudrait que je m'approche au plus près.
Cette simple vision que je surprends à son insu m'emplit de tant
d'émotion que je ne ressens pas le besoin de contenter d'autres sens
que ma vue. J'ai toujours été voyeur et cet abandon inconscient
m'ouvrait une fenêtre sur une Églantine dévêtue de tout artifice.
Nous aimions comme beaucoup d’amants nous offrir le spectacle
mutuel de nos caresses solitaires. Mais sous le regard symétrique et
complice de l’autre,cherchant plus à nous exciter mutuellement
qu'à atteindre notre propre plaisir.
Les draps rejetés, le corps
d'églantine se contorsionne en une pose indécente. Sa main crispée
sur son sexe, elle appelle, hurle des sons où je crois distinguer
mon prénom. Je m'approche de son oreille et doucement murmure.
- Shhhhht... Calme-toi ma fée, je suis là, tout près de toi. Je serai toujours la.....
Je sens le sommeil m'engourdir et
m'emporter sans que je ne puisse résister. Je ne voulais pas dormir,
mais rester éveillé près d'églantine. Peu à peu, inexorablement,
le silence de l'obscurité m'envahit. Je m’évanouis dans le néant.
Églantine est en nage. La porte de sa
chambre vient de s'ouvrir. Elle se réveille du hurlement qu'elle
pousse du fond de sa gorge. Désorientée, elle aperçoit une
silhouette que de ses yeux myopes elle a du mal à discerner.
- Tout va bien, Madame Chopin ? Je faisais mon tour et je vous ai entendue, vous n'arrivez toujours pas à dormir ?
- Tu es la Vincent ?
- Mais non Madame Chopin, vous savez bien où vous êtes. Vous avez besoin de parler ? Prenez donc un verre d'eau.
L'infirmière recouvre les jambes
d'Églantine, porte un gobelet à sa bouche et rassurante soutient
son dos pour l'aider à boire. Ses lèvres sèchent s'humectent
lentement. Ses mains tremblent, ses cheveux sont défaits et lui
barrent le visage.
- Vous avez de si beaux cheveux, Madame Chopin, je voudrais tant avoir les mêmes à votre âge, lui dit l’infirmière rassurante en lui caressant la tête.
- Il était-là, j'en suis sure. Il était là, avec moi. J'ai senti son odeur, j'ai entendu sa voix.
- Calmez-vous, calmez-vous... C'est normal dans votre état et avec le traumatisme que vous avez subi... C'est normal d'avoir des hallucinations. Vous n'avez pas encore fait le deuil de votre époux. Ce sera long, mais ça viendra... Je demanderai au médecin de vous recevoir demain matin après le petit déjeuner, il faudra peut-être ajuster votre traitement. Vous avez été mariés combien de temps tous les deux ?
- Quarante-sept ans, cela faisait presque cinquante ans que nous vivions ensemble... nous ne nous sommes jamais quittés plus de deux jours. Mais il était la, près de moi. J’en suis sure…
mercredi 5 novembre 2014
Ma journée a l hopital
Du fait de
mon âge, qui me range à présent dans la catégorie des hommes
murs, je suis désormais contraint de faire réviser périodiquement
quelques options indispensables à mon bon fonctionnement....
je me rends
Donc à l’hôpital sur injonction de mon toubib pour une joyeuse
journée de tête à tête avec l'administration de l'assistance
publique des hôpitaux de paris...
- C'est pour quoi ?
J'ai rendez pour un scanner, un IRM, un Doppler et une scintigraphie.
la fille de l’accueil me regarde comme si je lui avais demandé de me montrer ses seins, forts attirants au demeurant, mais la n'est pas la question.
- attendez dans la salle d'attente.
moi les hôpitaux je connais....On n'y est pas un client ou même un usager, mais un patient... alors, un patient, ça patiente...j'avais tout prévu...
Un ordinateur. ma liseuse avec environ 1500 bouquins à lire dont l'intégrale de Victor-Hugo et la traduction en flamand de la retranscription du procès de Nuremberg, et bien sur mon smart phone...
tout cela chargé à bloc. et révisé comme pour affronter une expédition polaire.
Je choisis de m'attaquer a "la femme de papier" de Françoise REY.. pour ceux qui l'ignorent, c'est délicieusement cochon et moi j'adore.. mais ça vous le savez déjà.
Une heure après, en pleine séance de sodomie surprise (littéraire bien sur) - une infirmière ou une aide soignante, bref une jolie dame en blanc noire de peau... me demande..
- c'est pour quoi vous, qu'est ce que vous attendez ?
Je lui répète ma liste.. et me replonge dans ma lecture rafraîchissante des que celle ci a tourné les talons..
une heure plus tard....
une deuxième dame en blanc.. toute pale, m'informe qu'il me faut passer au 3 ° étage pour m'inscrire..
A quoi ? je n'ose pas poser la question de peur d’atterrir dans un bureau où je risquerai d'être séquestré par un des nombreux fournisseurs que j'ai vu défiler ce matin...
tout le monde est en pause café, mais la machine à café est en panne.
Bref, je savais à quoi m'attendre et le xanax me permet de rester assez zen...
3 H 30 après l'heure de mon rendez vous une infirmière vient me chercher et me conduit dans une cabine, me demandant de me déshabiller.
- euh ... je me déshabille comment ?
- ben vous vous déshabillez quoi ... c'est pas compliqué à comprendre.
me fait elle d'un doux accent picard qui me donne l'impression qu'elle veut me mettre une tarte au passage.
comme je suis assez lâche, plutôt craintif de nature et que la dame est solidement charpentée, je m'exécute.
10 minutes plus tard, alors que je patiente dans la cabine, j'entends toquer à la porte....
— mais que faites vous M. Varga, on vous attend depuis 10 minutes...
La je suis sidéré par la mauvaise foi du personnel. et outré, je sors de mon refuge.. et la ... stupeur.
— mais enfin, ça va pas du tout monsieur, on ne vous a jamais demandé de vous déshabiller complètement.
— comment ça, j'ai posé la question, et c'est ce que j'ai compris...
— mais remettez un slip enfin...
et oui... j'étais tout nu... et complètement frigorifié sur le lino amianté de l’hôpital, devant un bonhomme hilare et une dame scandalisée par ma bêtise... je précise que je n'étais pas en érection.... mais bon.....
- C'est pour quoi ?
J'ai rendez pour un scanner, un IRM, un Doppler et une scintigraphie.
la fille de l’accueil me regarde comme si je lui avais demandé de me montrer ses seins, forts attirants au demeurant, mais la n'est pas la question.
- attendez dans la salle d'attente.
moi les hôpitaux je connais....On n'y est pas un client ou même un usager, mais un patient... alors, un patient, ça patiente...j'avais tout prévu...
Un ordinateur. ma liseuse avec environ 1500 bouquins à lire dont l'intégrale de Victor-Hugo et la traduction en flamand de la retranscription du procès de Nuremberg, et bien sur mon smart phone...
tout cela chargé à bloc. et révisé comme pour affronter une expédition polaire.
Je choisis de m'attaquer a "la femme de papier" de Françoise REY.. pour ceux qui l'ignorent, c'est délicieusement cochon et moi j'adore.. mais ça vous le savez déjà.
Une heure après, en pleine séance de sodomie surprise (littéraire bien sur) - une infirmière ou une aide soignante, bref une jolie dame en blanc noire de peau... me demande..
- c'est pour quoi vous, qu'est ce que vous attendez ?
Je lui répète ma liste.. et me replonge dans ma lecture rafraîchissante des que celle ci a tourné les talons..
une heure plus tard....
une deuxième dame en blanc.. toute pale, m'informe qu'il me faut passer au 3 ° étage pour m'inscrire..
A quoi ? je n'ose pas poser la question de peur d’atterrir dans un bureau où je risquerai d'être séquestré par un des nombreux fournisseurs que j'ai vu défiler ce matin...
tout le monde est en pause café, mais la machine à café est en panne.
Bref, je savais à quoi m'attendre et le xanax me permet de rester assez zen...
3 H 30 après l'heure de mon rendez vous une infirmière vient me chercher et me conduit dans une cabine, me demandant de me déshabiller.
- euh ... je me déshabille comment ?
- ben vous vous déshabillez quoi ... c'est pas compliqué à comprendre.
me fait elle d'un doux accent picard qui me donne l'impression qu'elle veut me mettre une tarte au passage.
comme je suis assez lâche, plutôt craintif de nature et que la dame est solidement charpentée, je m'exécute.
10 minutes plus tard, alors que je patiente dans la cabine, j'entends toquer à la porte....
— mais que faites vous M. Varga, on vous attend depuis 10 minutes...
La je suis sidéré par la mauvaise foi du personnel. et outré, je sors de mon refuge.. et la ... stupeur.
— mais enfin, ça va pas du tout monsieur, on ne vous a jamais demandé de vous déshabiller complètement.
— comment ça, j'ai posé la question, et c'est ce que j'ai compris...
— mais remettez un slip enfin...
et oui... j'étais tout nu... et complètement frigorifié sur le lino amianté de l’hôpital, devant un bonhomme hilare et une dame scandalisée par ma bêtise... je précise que je n'étais pas en érection.... mais bon.....
L’infirmière
me tend une blouse médicale. Vous savez, celles dans lesquelles on
se sent très con et qui vous laissent le cul à l’air comme les
astronautes cobayes du programme Gemini dans l’étoffe des
héros….Pas plus que les mexicains, les picards ne sont perméables
à l’humour… ceux qui ont vu le film comprendront… les autres
demandez à vos grands-parents.
Je me
sentais moins gené quand j’étais totalement à poil. Je n’avais
pas la même sensation de liberté que face au coucher de soleil sur
l’île du Levant certes, mais la nudité ne m’a jamais vraiment
posé de souci.
Du coin de
l’oeil, j’observe l’interne qui ne peut plus faire semblant de
ne pas se marrer. J’ai l’impression qu’il passera un sale quart
d’heure s’il se fait choper par l’infirmière.
C’est
toujours comme ça à l’hôpital. On s’attend à tomber sur une
salle de garde en délire comme dans un dessin de Dubou, mais dans la
réalité on est bien souvent plus proche de l’ambiance de
l’antichambre du parloir de la santé.
Tout le
monde à des histoires salaces à raconter sur ses hospitalisations.
Tout le monde, sauf évidemment, moi.
Je ne vais
pas vous la faire Caliméro…. Ça fait longtemps que ca ne
fonctionne plus et que j’ai banni ce numéro de ma panoplie de
séducteur. Mon sens du ridicule a quelques limites… pas beaucoup,
mais quand même.
La grande
dame, elle doit me dépasser d’une demi tête, ne dissimule plus du
tout les sentiments que je lui inspire. Elle me jette un regard aussi
dénué d’humanité que celui que pourrait recevoir la croupe d’une
Bimbo qui s’aviserait de traverser le quartier du Mariais en début
de soirée au mois de juin. Bref… vous avez compris… ce n’est
pas avec elle que j’aurais l’opportunité de connaître les
plaisirs simplement consacrés par la morale familiale pour tous…
Les fesses
au frais, je m’installe sur le matelas en plastique revêtu d’un
drap de papier hygiénique. C’est froid, ca colle, et c’est assez
léger pour toujours s’immiscer dans les recoins les plus incongrus
de votre anatomie.
— Vous
mettez votre casque s’il vous plaît…..
— Je mets
mon casque ? Oui ?
— On peut
pas commencer si vous mettez pas votre casque…
— Ah mon
casque ? Mais c’est quoi ?
— Ben
devant vous… le casque quoi… vous le mettez sur les oreilles….
— Ah les
écouteurs ? Je me demandais justement à quoi ca servait.
— Ben
c’est un casque … vous le mettez sur les oreilles….
Je précise
qu’à cet instant, je me sens minuscule sous une machine qui
pourrait être assez grande pour faire de moi une chipolatta
industrielle et qui doit bien coûter son million d’euro…J’espère
qu’on ne trouvera rien du tout… mais au prix de l’examen, je me
surprends à en être presque désolé par avance.
Obéissant
et très impressionné par la scène, je m’exécute et chausse le
fameux accessoire sans comprendre pourquoi, ce qui ne manque pas de
m’ajouter une petite dose de stress supplémentaire…. Je sens une
goutte de sueur se former à la base de mon périnée et me vient une
furieuse envie de me gratter la zone pulvo-coxcyngienne.
Une voix
envahit ma conscience, et tel dieu m’ordonne de rester tranquille.
Dieu est une femme…. Je m’en doutais un peu…. Mais j’en suis
à présent certain…..
— Bon,
Monsieur, à cause de vous on est bien en retard. L’examen dure
vingt cinq minutes et vous ne devez surtout pas bouger… vous
comprenez ? Vous ne devez pas bouger… alors, j’espère que vous
avez fini de vous gratter, que vous avez bien fait pipi et qu’on
peut commencer… vous pouvez parler, mais après vous vous taisez,
il faut pas que vous bougez…. Vous voulez quoi comme musique dans
les oreilles ? La machine fait du bruit et ca va vous aider à passer
un peu le temps.
— j’ai
le choix ? Super… entre quoi et quoi ?
— vous
voulez du classique ou du moderne ? Sinon, on a la radio de
l’hopital, mais je sais pas ce qu’ils mettent dessus…
— je
crois que je vais prendre le classique….
Je
m’attends au pire… quand je raconte en soirée que je suis fan de
musique sérielle atonale et arythmique…. C’est juste pour la
frime… en fait, je n’y comprends rien… j’ai juste écouté
une émission l’an dernier sur France Culture et je ne sais pas
pourquoi, mais j’ai retenu le discours… en vrai, je ne supporte
pas… je n’ai pas les oreilles assez intelligentes pour la musique
parisienne.
Le matelas
mobile se met en route. Je suis lentement avalé par le monstrueux
appareillage dont les parties mobiles, telles les ailes d’une
gigantesque mouche se positionnent autour de moi et se transforment
en observateur menaçant.
Dans mes
oreille, résonnent les premières notes d’un pièce de
relaxation…. Celle la même que j’ai écouté la veille avec mon
amie….
C’est
donc cela qu’elle appelle du classique…. Que peut donc être au
juste pour elle le moderne ? Je quitterai probablement ce monde sans
jamais avoir eu de réponse à cette question qui sur le moment me
semble fondamentale.
La musique,
d’une infinie douceur évoque la clarté du chant d’une cascade
en été…. Je dis ca parce que je l’ai lu sur la pochette du CD
la veille. Je me sens un peu moins stressé, je commence à me
relaxer… je prends conscience de ma respiration….et je détends
chaque muscle de mon visage, de mes épaules, de mes bras, de mon
torse, de mon dos…. ceux qui ont pratiqué la sophrologie
reconnaîtront la séquence…. On n’a rien inventé de neuf dans
le domaine depuis trois mille ans…
Normalement,
je devrais vider mon esprit… ne penser à rien…me laisser envahir
par la sérénité… mais je ne sais pas faire…
J’ai la
chance de partager ma vie avec une dame délurée et plutôt allumée
sur les bords qui pour parfaire mon bonheur est du genre jolie et
sensuelle quand elle est en forme. Hier soir, nous nous retrouvions
après une séparation de trois semaines. Nous étions restés bien
bouillants au téléphone, à l’ancienne, comme on faisait avant
internet. Je me sentais prêt à la saisir par les cheveux et la
saillir avec toute la délicatesse d’un adolescent n’ayant pas eu
de relation sexuelle depuis le début de son service militaire. La
dame ne l’entendait pas de cette oreille et refréna rapidement mes
ardeurs en m’imposant une temporisation digne du déshabillage
d’une courtisane à la grande époque des lacets et des boutons……
Le
programme était un peu différent de celui que je proposais. Pour ma
part, il aurait été bouclé en sept minutes montre en main… ou
plutôt smart-phone en main, ça fait longtemps que je ne porte plus
rien à l’annulaire ou au poignet. Apprêtée d’une ravissante
jupe courte qui lui couvrait à peine de jolies jambes revêtues avec
goût d’une paire de bas suspendus aux jarretelles des grandes
occasions. Comme disait Ferré c’est extra….ce texte est
dorénavant interdit aux moins de 45 ans….
Elle
m’attendait tout sourire au bout du quai, jolie silhouette noyée
dans la douce lumière des néons de la gare Montparnasse…Il lui
suffit d’un baiser à mon adresse pour éparpiller la nuée des
prédateurs plus ou moins jeunes qui tournaient autour d’elle,
attirés par les pointes tendues de sa poitrine que l’on devinait
nue et nerveuse sous son corsage blanc.
Elle me
tend la main et m’attire dans le métro direction son appartement
dans le treizième arrondissement, pour une première session de
massages, relaxation, musique tibétaine, lumière tamisée… et
tisane au miel et au gingembre… je suis un homme, mais quand on
connaît les bons arguments, je sais ne pas toujours être un
bourrin.
Les femmes
qui n’ont pas la chance d’être originaires de l’orient sont
hélas rarement des masseuses tout juste acceptables. Je n’ai pour
ma part jamais eu l’honneur de bénéficier de ce genre de
prestation sans devoir alléger mon compte en banque de quelques
dizaines d’euros. C’est professionnel, souvent parfait, mais il
manque la plupart du temps la petite étincelle de l’improvisation
du jeu de “ tu vas voir ce que tu vas voir - c’est pas pour rien,
qu’on m’appelle la schtroumphette de chez Pfizer”.
J’ai eu
droit au grand jeu….de celui dont je me souviendrai ému en fumant
ma pipe électronique au coin de mon i-feu de bois connecté quand je
serai vieux dans ma retraite au Portugal.
Nous avons
tous notre petite madeleine.. La mienne, c’est la musique… il me
suffit d’écouter une chanson pour instantanément revivre les
sensation érectiles des années de ma première jeunesse quand nous
nous enlacions maladroitement, en sueur le samedi soir, tout heureux
de pouvoir approcher le bout du pouce de l’illusion d’un téton
protégé par la solide couture du soutien gorge….
Cette fois,
enfermé dans la mécanique coûteuse d’une machine a diagnostic de
l’assistance publique des hôpitaux de paris, je revivais avec émoi
la soirée de la veille. Je n’avais pas beaucoup dormi depuis, mais
le souvenir en moi était encore très chaud.
— M.
Varga !!! on vous a demandé de ne pas bouger !!!
Mais que me
veut elle ? Je ne bouge pas…. Je m’apprêtais à répondre et me
défendre contre cette odieuse accusation.
— ne
répondez pas, je vous demande juste d’arrêter de bouger.
Franchement,
je ne comprenais pas de quoi elle voulait parler…. Depuis plus d’un
quart d’heure, je gardais une immobilité de statue. J’ai
suffisamment claqué de fric dans des stages de méditation pour au
moins avoir appris à ne pas bouger quand on me le demande. Depuis un
an j’arrive même à ne pas me gratter les fesses des qu’on me
l’interdit et vous savez à quel point ce type démangeaison peut
être irrésistible des lors qu’on chatouille le domaine de
l’interdit.
— mais
enfin, calmez vous monsieur…
Elle
m’énerve celle la…. Mais qu’est ce qu’elle me veut… ça va
bientôt faire une demi heure que je suis immobile, j’ai envie de
pisser, j’ai faim, ce truc en papier me rentre dans les fesses,
j’ai des gaz… si je pète, c’est sur, j’aurai droit à la
sécurité de l’hôpital.
La musique
s’interrompt et c’est la voix du toubib que j’entends dans les
écouteurs. Tiens, il parle celui la.
— Vous
m’entendez M. Varga ? Vous pouvez parler si vous voulez.
— Oui,
docteur, je vous entends…je peux bouger ?
— Le
cycle va bientôt s’achever, attendez quelques instants, je vous
ferai signe quand le plateau sera désengagé de la machine.
Quelques
minutes plus tard, je suis enfin autorisé à sortir de mon
immobilité. Je me gratte le nez et les fesses de soulagement… que
c’est bon….
— Vous
pouvez vous rhabiller… je vous retrouve dans cinq minutes.
Enfin seul
dans la cabine je dépose ma blouse enfile mon slip…. Ma petite
madeleine a fait son effet. Je tiens une érection comme un matin de
printemps. Il m’est quelques fois arrivé de ne pas pouvoir compter
sur toutes mes fonctions anatomiques et c’était la plupart du
temps quand j’en avais le plus besoin. Je suis à présent rigide
comme une note d’instruction de l’éducation nationale, ca me
ferait presque mal et j’ai eu la mauvaise idée ce matin d’enfiler
un pantalon de toile très léger.
L’interne
me reçoit le sourire aux lèvres dans le bureau de consultation.
— Vous
êtes seul ? Je voulais parler de l’infirmière.
— J’avais
compris oui… elle a du s’absenter… c’est une jeune fille
émotive…
— Emotive
?
— Tenez
regardez. Je vais la garder pour ma collection personnelle.
Il me
montre le moniteur de contrôle ou s’affiche quelques clichés en
coupe, qui me rappellent vaguement les séances d’échographie où
je faisais mon possible pour décrypter le brouillard….
— regardez
! vous vous reconnaissez ?
— je ne
me suis encore jamais observé sous cet angle.
J’ai
devant les yeux mon pénis en coupe, parfaitement dessiné, vu de
l’intérieur, qui semble vouloir s’exprimer et sortir de la scène
un peu à la manière de l’alien dans sa première phase de
transformation.
— C’est
pas mal, en général, presque tout le monde perd ses moyens devant
la caméra, mais vous, visiblement, ça n’a pas eu l’air de vous
affecter plus que cela.
C’est
ainsi que six heures après y être entré, j’ai pu rejoindre mon
salon et ma chérie à qui j’ai fait présent d’une de mes
photographies d’identité intimes. Je ne suis pas certain qu’elle
ait mesuré la portée du cadeau que je lui faisais.
Elle
a compris que je voulais un enfant d’elle….comment lui dire
que….j’ai subi une vasectomie l’an dernier ?
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