mercredi 22 juin 2016

Rue Monge - 20h00 premier jour de l'été.

20 heures, rue Monge - Paris
C'est l'été... premier jour, je crois.
Des nuages,
Il fait chaud,
Il fait lourd,
Il va certainement pleuvoir.
Une table,
Ronde,
En alu... pas très propre
Mais c'est Paris.
Un couple, ils sont jeunes, ils se marrent.
Un autre couple, encore plus jeunes; ils sont très sérieux.
Une femme seule et sans âge semble avoir mal aux pieds.
La rue ...
C'est propre ici.
Tous les immeubles sont de six étages,
Tous dans le même moule
Mais chacun différent
Comme les passants qui passent.
Au cinquième, une homme en caleçon fume sa clope.
Il rentre, laisse la fenetre ouverte.
Une fille passe, le téléphone à l'oreille.
Je n'avais jamais remarqué qu'il y avait tant de monde sur les trottoirs,
Quand il faut noter leur présence.
Aussitot apparus et si vite effacés.
les appartements s'allument derriere le silence des rideaux fins.
Boutiques fermées,
Un agent d'assurance,
Une esthéticienne,
Les solutions auditives Amplifon..
Pas une banque...
C'est presque sympa.
Ca y est, il pleut.
C'est l'été sur paris; l'été tant attendu qui commence seulement.

Poupée usée

Avant, quand je pensais à elle, c’était surtout le désir qui m’animait. Mais depuis que j’avais appris son putain de cancer, elle ne me faisait plus penser qu’à une poupée usée qui ne me déclenchait plus en moi que des larmes.
Un mot, un simple mot… qui toute la nuit avait tourné dans ma tête et résonnait comme une sentence.
J’aurais du me poser mille questions sur la suite, mais je restais en boucle, récitant ce sordide mantra “putain de cancer, putain de vie, putain de merde”..
Hier soir encore, elle se tenait devant moi, toute nue et désarmée. Elle n’avait désormais plus rien du jouet de sexe dont elle s’était longtemps évertuée à endosser le rôle.
Ce matin, en la quittant, alors que le sommeil l’avait vaincue, son visage avait perdu toute insouciance ainsi que la gaieté lumineuse qui faisait d’elle un être unique à mes yeux.
La seule chose dont j’étais certain, c’était bien du paquet d’emmerdements qui nous attendait.

dimanche 12 juin 2016

Ce soir

Ce soir, pour te plaire
Je déferai mes cheveux.
Tu ne sauras que faire.
Tu ignores ce que je veux.
Je ne serai pas sage vois-tu.
Je te prendrai par les yeux
et te mettrai à nu.
Je te veux, mienne, orgueilleux.
Je saurai te soumettre,
au gré de mes désirs
qui seront tes maîtres.
Je te ferai rosir
car tu ignores encore
que pour te plaire
j’ouvrirai Pandore
t'enseignant la grammaire
odorante et lascive
de mes sens, de mes chairs.
Je ne saurai languir passive.
Et te guiderai dans les antres
de la folie qui me hante
quand je te veux dans mon ventre
je t’emmènerai sur la pente
de mes désirs femelles.
Ce soir, je serai ton maître
et tu oublieras celles
qui ont cru te démettre.