samedi 4 avril 2015

Mes Sept manies et habitudes d'écriture.


  1. Il n’est pas un jour sans que j’écrive. J’ai lu, il y a de cela quelques années un livre de Julia Cameron. J’en ai retenu cette habitude quotidienne. Chaque jour, de préférence au lever, en buvant mon thé, alors que mes rêves ne se sont pas encore effacés, j’écris trois pages… ni plus ni moins ; mais trois pages quotidiennement. Derrière mon dos, dans mon bureau, repose à présent une étagère entière de carnets. Ce sont des milliers de pages que je lirai peut-être un jour. 
  2. Je promène avec moi un carnet qui ne me quitte jamais. J’y note ce qui me passe par la tête. Ce sont souvent des bouts de dialogues, des incipits ou autres pensés que j’emprunte au hasard de mes rencontres et de mes lectures. J’en ai toute une collection, de toutes tailles. Je les égare régulièrement, mais jamais définitivement. Nos retrouvailles, après parfois quelques années sont alors l’occasion de les relire et de reprendre de vieilles idées qui ont inconsciemment fait leur chemin de maturation.
  3. J’ai longtemps, exclusivement écrit au clavier. Puis, on m’a offert un stylo, presque centenaire, dont je suis tombé fou amoureux de sa plume. J’ai remarqué que l’écriture au clavier et à la main ne procédaient pas du même cheminement ; comme si la pensée empruntait des voies différentes. Je garde ce stylo sur ma table de travail ; j’écris avec un roller quand je suis en balade. Je ne supporte pas le tracé de la pointe bille, que je trouve rêche et désagréable.
  4. Je peux écrire partout ; dans les gares, les cafés, en avion, chez moi ; n’importe où. J’ai rédigé certains de mes textes dans ma voiture, tandis que gare, je n’avais rien de mieux à faire. Avec le temps, j’ai pris quelques habitudes. Je me suis rendu compte que je n’étais jamais aussi bien que chez moi, entouré de mes objets familiers. J’ai peu à peu cessé d’écrire dans les cafés. Je n’aime pas les regards voyeurs. Je n’aime pas non plus être percu comme étant seul alors que j’affectionne tant la solitude. Ces derniers temps, j’écris au bureau à l’heure du repas. Je sais que mon temps est limité. Je reste seul et j’écris en mangeant un sandwich ou un bout de salade. Après une heure d’écriture, je me sens détendu et reposé, même si je suis rarement satisfait de ma production.
  5. Je n’ai que tardivement découvert l’écriture en ateliers. Les contraintes imposées m’agacent souvent, mais contribuent toujours à libérer ma créativité. Je suis alors dans un état second où ce que je transcris n’est pas le résultat d’une pensée, mais une sorte de déversoir dont le résultat m’est toujours inconnu au moment où je démarre. Lire son texte en atelier est une épreuve qui m’est difficile. Je perçois plus aisément la qualité ainsi que l’authenticité chez les autres que chez moi même. Se confronter est selon moi un moyen efficace de s’affranchir de ses propres limites. Les ateliers d’écriture érotiques, souvent fréquentés par des femmes sont pour moi des exercices d’humilité et d’ouverture que j’apprécie tout en les appréhendant.
  6. Je suis rarement satisfait de ma production. J’ai beaucoup déchiré ou jeté. Je m’en suis voulu. Certains textes auraient pu simplement être retravaillés. Ils sont à présent irrémédiablement perdus. C’est la raison pour laquelle j’ai abandonné les feuilles volantes au profit des cahiers et des carnets. Je m’astreins à taper et retaper ; ce qui constitue pour moi une façon différente d’appréhender mon texte, mes les heures me manquent et je passe peu de temps à relire mes carnets.
  7. J’aime planifier mes textes. Découper les scènes en séquences qui se répondent est un jeu qui ne me lasse jamais. Je rêve beaucoup de mes personnages. Je leur invente toute une vie, une enfance, des secrets cachés, des obsessions, des manies, des sources de honte ou de réjouissance. « Écrire » mon personnage c’est donner vie à un univers qui se révèle devant mes yeux. Je sais que je n’utiliserai qu’une infime partie de sa biographie, mais les histoires découlent toujours du personnage, jamais le contraire. Alors, une fois qu’il existe en moi, je planifie, je découpe, je tronçonne et je schématise… je sais parfaitement où je veux aller. J’écris alors, et la plupart du temps je ne respecte pas mon plan, mais l’avoir devant moi me rassure à défaut de me guider.

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