Quand l’auteur sacrifie l’histoire au seul style……..
Dire que l’écriture de David Foenkinos est jubilatoire est presqu’un euphémisme. Elle porte en fait à la contagion.
Il en fait un peu trop parfois et pourrait quelque fois faire preuve de plus de simplicité. Il me fait penser à certaines personnes qui surjouent le personnage du pitre de repas du dimanche afin de mieux masquer leur mal être et leur tristesse intime… Le clown serait il triste ?
Le style est tout d’un même un régal ainsi qu’une inépuisable mine d’anti-clichés.
L’histoire est étrange. je n’ai pas bien compris comment Foenkinos trouvait matière à écrire un roman complet sur le sujet.
Résumons:La fin du roman me semble bâclée et part en sucette, à la recherche d’une happy end inconsistante et sans suspens. Bref, ils s’aiment et se reproduisent.
Hector est le second et dernier fils d’un couple qui ne sait se concentrer que sur une seule chose à la fois. Il est donc né après le départ du premier et a vingt ans d’écart avec son “très grand frère”.
Façonné plus qu’élevé dans un environnement familial ultra conformiste sans pour autant être conventionnel, Hector est un homme transparent, sans ambition, sans réussite, sans sexualité, sans estime de lui. Il est une vision comique de l’étranger de camus.
Il occupe sa vie par une collectionnite maladive. Comme “il ne faut pas être malade” il décide de se débarrasser de cette addiction. Confronté alors au vide soudain de son existence, il décide de se suicider. Hector est un homme discret qui ne réussit rien, pas même sa mort.
Six mois de convalescence plus tard (mon œil – faut vraiment peu connaitre ce type de cas), alors qu’il fabrique les éléments de son alibi (mauvais genre la dépression et le suicide)… Hector rencontre Brigitte, une thésarde sociologue qui fait les même recherches que lui à la BNF (le dernier lieu chic ou l’on drague).
Ils tombent amoureux, Hector trouve alors un sens à sa vie. Leur relation débutante est très charnelle, comme toute histoire qui débute. Lui, est pratiquement puceau à 40 ans… il a du retard à rattraper.
Il s’émerveille chaque jour pouvoir disposer ainsi du corps de Brigitte. Il aime la regarder et la surprend dans un geste follement sensuel, tandis qu’elle nettoie ses vitres.
L’auteur pique une phrase de Djian …. “les pères sont els derniers aventuriers des temps moderne”. Ok pour le clin d’œil, mais une référence plus claire ne m’aurait pas choqué.
Le roman est bon, mais tient uniquement par le style de l’auteur. les personnages ont été insuffisamment travaillés et sont pour la plupart des marionnettes en carton pate. Je ne sais pas vous, mais …. moi, je ne vois ni ne crois un instant à Brigitte… Son beau frère, Gérard, pseudo vainqueur de la course cycliste Ouarzazate – Casablanca est grotesques. Ernest, le très grand frère est tellement inconsistant que l’on se demande pour quoi l’auteur y consacre tant de pages. les parents sont de vraies marionnettes des guignol, décrits avec un soupçon de méchanceté… on comprend que Foenkinos a quelques comptes à régler.
Le livre le laisse sur une sensation de travail inachevé sur la fin, ainsi qu’une vraie frustration au niveau des personnages auxquels je n’ai pas réussi à croire une seule ligne de toute ma lecture.
C’est dommage, le style de l’auteur est parsemé de pépites savoureuses et j’ai tout au long de l’ouvrage ressenti sa jubilation à écrire.
Un livre à lire pour son humour et son écriture…..
Un bon moment de lecture aussi consistant qu’une sucrerie de noël.
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