Elle ne le connaissait pas autrement que par
quelques bribes de conversations échangées au hasard d'une rencontre fortuite à l'occasion
d'un vernissage. Elle était entrée dans cette galerie pour se mettre à l'abri
de la pluie. C'était un soir de mars à Paris. Un de ces soirs glacials où
l'hiver est encore fort et le printemps, une timide promesse.
L'ambiance de la réception était bon enfant. Le galeriste avait organisé un apéritif au vin rouge, rillettes et saucisson. L'artiste qu'il exposait était un peintre américain, amoureux de la France. Popy avait immédiatement sympathisé avec lui. Ce soir, il connaissait tout le monde ; un public de jeunes américains chacun très différents de l'image qu'elle se faisait de ce peuple.
Elle regardait les tableaux accrochés aux murs. Ils lui plaisaient. Elle avait envie d'une
folie, faire l'acquisition d'un tout petit format, un des moins chers, mais
déjà très au-delà de ses moyens.
- vous aussi vous l'aimez ? C'est un des plus discrets, mais je
l'ai tout de suite repéré moi
aussi.
Elle n'avait pas encore aperçu le visage de l'homme qui l'avait
ainsi abordée, mais tout de suite avait aimé sa voix, jeune et
chaude avec un soupçon d'accent du sud presque imperceptible qui lui donnait une jolie couleur chantante.
C'était un
grand gars, plutôt mince, au regard pétillant, sur de son charme. Il la
regardait d'un air amusé en semblant l'interroger, prêt à repartir aussi
rapidement qu'il était arrivé. Il aurait pu être photographe, ou travailler
dans l'édition. Il lui avait immédiatement plu.
Il devait prendre congé.
Ils avaient échangé leurs coordonnées. Elle s'était retrouvée seule avec une
sensation de manque, d'inaboutissement qui l'avait rendue un peu rêveuse et
nostalgique d'un passé qu'elle n'avait pas vécu.
Un mois c'était
passé. Elle l'avait presque oublié. Elle avait croisé tant d'homme depuis cette
soirée que déjà, il se perdait et son visage s'estompait dans sa mémoire. Seuls
sa silhouette et son parfum restaient gravés en elle.
Un soir, alors que les jours avaient suffisamment rallongé et que le temps était assez clair pour lui donner envie de
préférer le bus au métro pour rentrer chez elle, il se manifesta.
C'était un
simple message sur son téléphone. "Bonjour jolie fée couleur de cannelle,
votre peau est elle aussi douce que votre voix ?". Elle ne répondit pas
tout de suite. L'intention de son inconnu de la galerie était claire mais avait
le mérite d'un minimum de subtilité. Elle se souvenait en le relisant que ce
soir-là, elle avait tout de suite su qu'ils seraient amants. Elle ne savait pas
pourquoi, mais se trompait rarement dans ce genre de pressentiments. Elle avait
envie de jouer et d'attiser son désir. Le désir des hommes pour Popy était un
aliment dont elle ne se rassasiait pas. Elle avait manqué de tant d'amour et
s'était si souvent ennuyée que l'éclair
dans le regard d'un homme perdant sa maitrise un instant l'excitait encore plus sûrement que l'acte
sexuel en lui-même. A ces moments, elle se sentait vraiment femme. Elle adorait
ressentir cette sensation d'ivresse et d'illusion de toute-puissance.
Le soir même, en
sortant de la douche, seule dans la salle de bain, son amant officiel regardant
comme d'habitude la télévision dans le salon, elle prit son téléphone pour
répondre. Dans un premier temps une réponse laconique, mais elle se ravisa.
Depuis le premier soir, au vernissage, elle avait envie de jouer et se frotter à l'inconnu, voir s'il saurait
rester en équilibre sur la ligne étroite du torride et du désir sans non plus
tomber dans le répétitif et le manque d'imagination. Elle devait lui donner un
signal clair. Après tout, ce n'était qu'un simple message sur une bête boite
électronique, rien de plus pour le moment. - "Je sors de la douche, j'ai
la peau très douce, encore plus à certains endroits".
La réponse
n'avait pas tardé à lui revenir. Il tenait ses promesses. Elle avait été suivie
d'une autre et d'une autre. Ils entraient tous les deux dans une zone
d'intimité ou de vous, de tu, de toi, de nous.
Un soir, elle avait pris froid. Elle s'était couchée tôt, seule. Incapable de trouver le sommeil,
elle avait alors commencé à lui parler. Elle avait envie de l'entendre à
nouveau. Il s'était inquiété de sa santé. Il l'avait taquinée à propos de sa
voix prise par la fièvre. Elle l'avait remercié, s'était endormie confiante le
sourire aux lèvres. L'inconnu n'était plus virtuel, il était à présent un homme
à ses yeux. Il avait conquis le droit d'exister dans sa vie.
Il s'appelait Gabriel... il avait le nom d'un ange. Quand il lui
parlait de sexe, quand il lui disait ce qu'il voulait lui faire subir elle
sentait sur elle la douceur bienveillante de son regard. Il ne lui faisait pas
peur. Elle attendait fébrilement
chacun de ses messages et de ses appels. Elle se sentait humide entre les
jambes dès qu'elle l'entendait prononcer son nom.
Depuis un mois, Popy n'avait plus envie de Vincent. Elle se couchait
avant lui et prétextait
toute sorte de malaises pour repousser ses assauts presque conjugaux. Il
s'était rapidement lassé. Il se collait parfois contre son dos lorsqu'elle se
calait au lit en position de chien de fusil. Elle avait tant aimé par le passé
sentir ses mains sur elle, une sur ses seins, l'autre contre son ventre et son
sexe dur entre ses fesses. À présent, elle restait toujours sèche.
Gabriel voulait qu'elle se caresse en pensant à lui. Souvent, il lui demandait de lui décrire en détail ses séances de
plaisir solitaire. Il lui avait envoyé quelques photos de lui pendant qu'il se
masturbait, lui jurant qu'il pensait aux images de plus en plus osées qu'elle
lui adressait sur son téléphone. Elle aimait voir son sexe dressé entre ses
mains et imaginer que c'était pour elle qu'il bandait si fort.
Elle lui avait pourtant dit qu'elle n'éprouvait pas de plaisir à se caresser toute seule. C'était
une de ses limites. Elle aurait bien voulu pouvoir se masturber et se libérer,
mais, seule, elle s'agaçait rapidement n'éprouvant au mieux qu'une confuse
sensation de chaleur pas toujours agréable. Elle avait besoin d'un regard. Elle
avait besoin de sentir sur sa peau les mains d'un homme, ou d'une femme. Dans
sa solitude, elle n'arrivait jamais à
rien et s'en désolait.
Un soir, Vincent était
en déplacement professionnel, Gabriel l'appela. Elle se sentait triste sans
raison. Elle avait envie de sa voix. Elle ne l'avait pas entendu depuis près
d'une semaine. Il lui manquait physiquement. Elle avait envie de l'avoir près
d'elle, contre elle. Elle voulait qu'il vienne. Il ne pouvait pas, surement
était-il marié, libertin mais assez peu libre de ses mouvements. Elle
connaissait par cœur le couplet. Elle s'en fichait, l'entendre c'était déjà ça.
Ce soir, elle l'écouta
le guider. Ce n'était pas ses propres doigts qui la fouillaient et
l'effleuraient, mais les siens ceux d'un homme. Marionnette de Gabriel, elle
obéissait à chacune de ses injonctions,
se caressant sous son désir, excitée par son souffle qui s'intensifiait
lorsqu'elle laissait échapper un murmure... elle aimait entendre ses mots, elle
aimait se sentir sous son emprise.
- Tu te sens bien à
présent ?
- Oui, je me sens bien...
- Tu as envie de t'arrêter
?
- Non, continue de me parler, dis-moi ce que tu veux que je
fasse.
- Caresse-toi, et de ton autre main, ouvre ton cul. C'est là où
je te prendrai quand nous nous retrouverons. C'est là où je te prendrai en
premier.
- J'ai envie que tu me prennes comme ça.
Pendant qu'elle prononçait
ces mots, Popy enfonçait un puis deux doigts profondément entre ses fesses.
- Tu as bien le cul bien ouvert ?
- Oui, je suis ouverte de partout, pour toi, je t'attends.
- Bientôt tu me
sentiras... je veux que tu me supplies de t'enculer. Je veux que tu me le
demandes.
- Oui, tu m'enculeras... et tu jouiras dans mon cul...
C'est à ce
moment, en s'entendant dire ces mots à cet inconnu qui lui était devenu si
intime que Popy sentit le plaisir l'envahir.
- je voudrais te voir jouir de nouveau comme ça pour moi devant moi. Ton orgasme était un cadeau.
- bientôt, tu
verras.
- j'espère bien
... pour mes quarante ans, mardi prochain.
#
Il lui avait fixé
rendez-vous chez lui. Un petit appartement dans le cinquième arrondissement
dont une des fenêtres en se penchant suffisamment laissait deviner une vue sur
le jardin des plantes.
L'automne était
presqu'installé. Les arbres de la rue se dégarnissaient. Certains avaient
encore conservé à leur feuillage une jolie teinte fauve qu'elle associait au
gout de la colle, du temps où elle était écolière.
Elle ne l'avait pas revu depuis leur toute première rencontre. Serait-elle encore à son gout ? Ce genre de
type devait collectionner les filles au point de confondre leurs prénoms. Elle
avait cru un temps qu'il était marié ou en couple. Il n'avait jamais trop le
temps de lui parler. Au moment où elle commençait à se sentir excitée et
prête à se jeter dans un taxi pour le
rejoindre, il prétextait chaque fois une obligation sociale pour raccrocher et
lui donner rendez-vous au téléphone pour une prochaine fois.
Elle en avait parlé
à Sylvie, son amie d'enfance. Celle-ci, lui avait confié que depuis son
divorce, elle s'était rendu compte que les hommes réellement libres étaient
rares, surtout quand ils étaient séduisants. Pour elle, c'était évident; s'il
était aussi mesquin avec son temps c'est parce qu'il l'appelait en douce. Aussi
avait-elle été surprise qu'il l'invite dans son univers de célibataire pour, en
toute intimité, fêter le premier soir de ses quarante ans.
C'était une
première fois, elle savait que l'inconnu de ce genre de rencontre comportait
une part de risque. Elle avait déjà connu tant d'hommes qui ne vivaient leur
désir et leur sexualité qu'au travers d'un écran et d'un clavier.
Ils se connaissaient depuis quelques mois. S'ils ne s'étaient pas encore touchés, ils avaient souvent tous les
deux fait l'amour avec une intensité
bien plus forte que ce qu'elle avait éprouvé contre le corps de Vincent durant
toute l'année passée.
Ce soir, elle était
dans son salon. Une petite pièce meublée avec un gout qu'elle n'espérait pas
chez un homme qui vivait seul. Il avait choisi pour ambiance sonore un disque
vinyle qui tournait sur une antique platine déjà démodée vingt ans plus tôt. Le
concierto
por arranjuez, dans une interprétation toute en rigueur et en
finesse par John Lewis accompagnait le champagne qu'il lui avait servi chaque
note éclatant comme une bulle sur ses
lèvres.
Ils ne parlaient pas. Ils avaient déjà tant échangé que leur rencontre physique devait se
passer de mots.
Il la regardait au travers
ses vêtements. Son désir la
rassurait et la réchauffait à la fois. Dehors, la pluie commençait à tinter
sourdement sur la vitre lucarne.
- veux-tu me retirer ma culotte ? Lança-t-elle sans le regarder,
regrettant aussitôt son effronterie.
- je préfèrerais
que tu le fasses toi-même. C'est mon anniversaire ce soir. Je change de
génération. Je voudrais que tu me laisses un souvenir impérissable.
Popy, se pencha et glissa ses deux mains sous sa jupe, attrapa
le fin tissu et le fit choir le long de
ses jambes tout en restant assise, calée
dans le divan, face à Gabriel. D'un geste, elle en débarrassa une de ses
chevilles, la laissant attachée à l'autre. Elle était nue sous sa jupe face à
un inconnu qu'elle désirait plus que tout autre depuis des mois. Sa jupe
rabattue sur ses cuisses légèrement écartées, elle se voulait ce soir indécente à la limite de l'obscénité. Elle
voulait qu'en lui s'imprime un souvenir d'elle qui l'accompagnerait très
longtemps dans ses futures masturbations célibataires.
Elle le regardait fixement au fond des yeux. Il ne bougeait pas,
se contentant de l'observer, elle savait
qu'il bandait dur. Elle voulait le voir
se dresser, sans le toucher, juste par la force du désir qu'elle lui inspirait, juste par l'odeur de son sexe humide
qu'elle sentait déjà sur ses doigts, juste par la barrière qu'instaurait entre eux son propre plaisir.
Elle aimait allumer ainsi le désir
des hommes. La température se réchauffait. Elle avait besoin d'être encouragée
pour ne pas se sentir ridicule. Se caresser n'était pas naturel pour elle, ça
ne faisait pas partie de son histoire érotique ni de sa culture. Le faire
devant un homme l'excitait. Elle aimait se montrer, se dépouiller, mais
appréhendait le silence. Elle n'avait jamais réussi à se toucher intimement ou
s'exhiber pour un amant devant une caméra. La seule fois où elle avait été
emportée par le plaisir, avec pour seul soutien la respiration qu'elle
entendait à l'autre bout du fil, c'était avec Gabriel. Elle savait qu'elle en
était capable. Elle savait que cela l'excitait plus que tout. Elle voulait le
voir.
- tu ne te sens pas un peu trop habillé ?
- non, pourquoi ? Je suis bien à
te regarder....
- je sais que tu bandes.
- tu en es sure ?
- j'ai envie de te voir bander pour moi.
- tu prends des risques à
me demander de me déshabiller. Tu ne sais pas de quoi je suis capable.
- déshabille-toi,
branle-toi et arrête de te vanter. Mais sers-moi encore un peu de champagne
s'il te plaît.
- Si tu aimes jouer avec les bulles....
Popy avait remarqué
que la bouteille était vide. Il lui faudrait en chercher une autre. Elle était
sure qu'il ne pouvait qu'être prévoyant et en gardait au moins une autre au
frais pour la soirée.
Gabriel se leva et disparu dans la cuisine. Popy profita de son
absence pour retirer sa jupe, et déboutonna
son chemisier libérant ainsi sa poitrine qu'elle avait pour la soirée choisie
de préserver de contraintes. Elle conserva juste sur elle son manteau sombre,
ses bas et ses chaussures.
Seule un instant, tandis que son presque amant s'affairait non
loin, elle vit son reflet estompé
dans une des fenêtres qui donnait sur la rue. Elle avait souvent été nue face à
des hommes ou des femmes qu'elle ne connaissait presque pas mais jamais ne
s'était sentie aussi impudique. Elle écarta doucement ses jambes et de deux
doigts investit ses lèvres intimes à présent trempées par l'excitation de la
situation.
Gabriel la regardait par-dessus son épaule. Elle sentit qu'il était totalement nu derrière son
cou, effleurant sa nuque de ses doigts, de ses lèvres, de sa langue; elle
n'aurait su le dire. Silencieux, il l'observait humecter ses doigts dans ses
profondeurs pour revenir avec légèreté sur son clitoris.
Popy fermait les yeux, toute à
la caresse de ses doigts et du regard de son amant. Le disque s'était arrêté,
les plaintes de la jeune femme remplaçaient à présent les accords de piano.
L'homme s'était
déplacé, reprenant sa place dans le fauteuil qui lui faisait face. Elle
regrettait le contact de sa peau, mais lui était reconnaissante de ne pas avoir
poursuivi.
Les yeux entrouverts, elle dégustait
son indécence délicieuse, fière de cette queue dressée qu'il empoignait d'un
geste lent et contrôlé. Cet homme était un gourmet. Son membre luisait du
champagne qu'il se déversait dessus par petites touches.
Elle avait envie d'y goûter
mais se retenait, imaginant sa bouche pleine du liquide frais absorbant son
gland dénudé presque violet à force d'être tendu. Qu'il serait bon de le sentir
battre contre sa langue, de l'aspirer, de le relâcher, de le prendre au fonds
de la gorge et doucement le branler en toujours restant à la limite. Il la
supplierait de le laisser jouir... mais elle prolongerait le supplice aussi
longtemps qu'elle le voudrait. C'est elle qui déciderait quand, où et comment
elle le laisserait se répandre et enfin se soulager de cette tension qu'elle
n'aurait de cesse d'entretenir. Elle aimait sucer les hommes, elle aimait
sentir leur queue et leur plaisir à sa merci. Dans ces moments, elle se sentait
vraiment la maîtresse du jeu, mais que personne ne lui impose son rythme ou lui
pose les mains sur la tête. C'est elle qui choisissait et ses choix étaient
toujours plus extrêmes que les attentes de ses partenaires.
Popy sentait son sexe s'ouvrir et exhaler les effluves qu'il dégageait. Elle avait fait l'amour juste
avant de venir, elle l'avait laissé jouir dans son ventre et ne s'était pas
nettoyée; non par oubli, mais pour emporter avec elle un souvenir pervers. Elle
avait toujours adoré mélanger les genres, aussi se souvenait elle avec délice cette
séance où téléphonant avec un de ses amants pour lui annoncer son intention de
rompre elle en chevauchait un autre et l'avait elle-même introduit dans son
cul. Popy n'avait jamais été tendre dans ses ruptures. Elle était capable de la
plus extrême passion mais ne pardonnait pas l'ennui.
Le rythme de Gabriel allait s'accélérant.
Elle aimait qu'il se caresse le torse tout en se branlant, elle n'avait jamais
encore vu un homme se concentrer sur autre chose que son sexe ou ses couilles.
Il se caressait comme une femme. Sa façon de faire l'excitait.
Elle regrettait ne pas avoir pris un objet avec elle. Sa chatte
remplie, ses lèvres écartelées, ce
gode plus gros qu'un sexe l'investissant, elle savait que ça l'exciterait. Elle
aurait aimé lui offrir ce spectacle.
Popy, hypnotisée
par cet homme déroulait son cinéma
intérieur. La chaleur irradiait de son ventre, remontait le long de son dos;
elle se sentait prise incapable de se contenir. Elle n'en avait pas envie. Son
ventre se soulevait, elle repliait ses jambes sur elle, ouverte comme un livre,
prête à se faire décrypter dans la profondeur de sa moiteur qui inondait le
canapé. Elle voulait le provoquer, elle voulait aller plus loin dans l'impudeur
et passant une main sous ses fesses, elle se pénétra de deux doigts pour mieux
s'humecter et se massa l'ouverture étoilée de ses fesses.
D'un geste doux, elle se pénétra
tout en accélérant sa caresse sur cette zone si sensible chez elle que peu
d'homme avait réussi à découvrir sans ses indications, la partie charnue de son
pubis... c'était pour elle la clé de son orgasme. Elle ne supportait pas les
caresses directes sur son clitoris mais adorait cette sensation de pénétration
mélangée à ce mouvement qui l'emportait chaque fois un peu plus dans l'oubli
d'elle-même.
Ce n'était pas
tant éprouver ses propres doigts dans son cul qui lui donnait du plaisir que
ressentir l'excitation que ce geste procurait à son voyeur. Elle le sentait
perdre contrôle, agiter sa main frénétiquement sur sa queue sans désormais
chercher à maîtriser la montée de son orgasme. Il n'était plus lui-même et
c'est ce qui lui plaisait à elle.
Gabriel était un
silencieux du plaisir. Elle aurait aimé qu'il l'encourage, qu'il lui lance des
mots obscènes, qu'il la traite de chienne ou de salope, mais il ne savait pas
s'exprimer en même temps qu'il jouissait. Il gardait son regard fixé sur ses
doigts qui la fouillaient qui l'ouvraient pour son regard, pour son plaisir à
elle.
Son orgasme à lui éclata
comme un geyser, sans prévenir. Elle reçut une goutte de sperme sur la joue, le
reste se répandit sur lui.... Il continuait à doucement se caresser en
grognant....Popy attendait ce moment pour se laisser jouir... elle se disait
qu'elle le prendrait dans sa bouche pour le lécher et pourquoi pas avec un peu
de champagne. Quand l'orgasme l'emporta, elle se cambra comme un arc,
déchargeant un petit cri presque insignifiant au regard de ce qu'elle avait
ressenti.
La main inerte, chacun sur leur sexe; lui, poisseux de sperme;
elle, anéantie par ce qu'elle ignorait se
procurer elle-même, ils se regardèrent longuement les yeux dans le vague et le
sourire aux lèvres.
Il lui tendit une coupe de champagne; la bouteille était encore pleine. Elle l'embrassa, la bouche pleine de
bulles, leurs langues pétillantes se mêlant. C'était leur premier baiser.
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